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Commentaire de Morpheus

sur Education et neurobiologie


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Morpheus Morpheus 4 février 2014 16:09

Je comprends ce que tu dis, maQuiavel, mais je n’ai pas tout-à-fait la même analyse. Je part du principe qu’effectivement, le développement humain, dès le plus jeune âge, est vierge, et que c’est par le processus d’adaptation à l’environnement que les humains développent tels ou tels caractères.
 
D’un côté, je comprends parfaitement les inquiétudes de très nombreuses familles (que l’on ne peut pas ranger dans le moule des "traditionalistes", "conservateurs", "fanatiques religieux" et autres étiquettes stéréotypées) et je reconnais qu’il y a un "danger", une "menace" au modèle traditionnel de la famille dans toute démarche de remise en cause du modèle d’éducation.
 
Toutefois, on peut également dire, sans nécessairement jeter le bébé avec l’eau du bain, que certains éléments du modèle traditionnel de la famille ne sont pas nécessairement pertinents et sont porteurs, en eux-mêmes, de stéréotypes qui enferment et peuvent être de nature à créer des frustrations, voir des souffrances. Par exemple, il me semble que la "diabolisation" de la nudité et de la sexualité, héritée des stéréotypes judéo-chrétiens, a un côté pervers, en ce sens qu’en rendant la nudité des corps et le sexe - qui sont parties intégrantes de notre identité et de notre nature humaine (il n’y a rien de mal à la nudité et au désir sexuel, ils sont naturels), on "renverse" l’idée que nous nous faisons en allant contre notre propre nature. Je considère que c’est probablement l’une des causes majeure de beaucoup de dérives perverses dans les domaines du sexe que l’on observe dans nos civilisations. La comparaison avec les peuples premiers (indiens d’Amazonie, aborigènes d’Australie, pygmée ou autres tribus noirs africaines,...) est remarquable : ils n’ont pas les mêmes tabous en matière de nudité ou de sexualité. C’est donc quelque chose qui mérite une mise en perspective et une remise en cause de cet élément du modèle familial traditionnel.
 
De l’autre côté, je reconnais que cela peut être le biais par lequel d’authentiques pervers peuvent manipuler cette remise en cause pour justifier soit une dérive totalitaire, soit la justification de perversion issues elles-mêmes des dérives induites par le modèle traditionnel (tu me suis ?).

Maintenant, il peut y avoir de nouveau modèles qui intègre les parents aussi bien que la société dans le modèle, et cela par le bien de l’intelligence collective et la démocratie vraie, qui bien menée, peut convenir par consensus (et non compromis) à faire évoluer sans imposer et sans violence, une évolution des stéréotypes.
 
La clef essentiel étant, j’en suis convaincu, d’intégrer de vrais données scientifiques, non biaisées par une approche subjective ou orientée. Il faut veiller à respecter le cadre naturel (ce qui implique de le définir sans le dénaturer, chose pas facile), et à être bienveillant envers les enfants, tout en restant, en tant que tuteurs et parents, des guides, et non des maîtres. les enfants ont besoin de repères, pas de limites imposées. Le rôle de l’éducation est de leur donner des repères afin qu’ils trouvent eux-mêmes leurs propres limites (c’est par celles-ci que le processus d’individuation se construit), non de leur imposer nos propres limites.
 
Le danger, bien réel, est d’un côté que les enfants se voient imposé des limites arbitraires issues de modèles traditionnels qui comportent eux-mêmes des travers pervers et des biais nocifs à l’enfant, de l’autre que la volonté de libérer les enfants de ces limites entraîne l’imposition d’autres limites qui leur seraient imposées.
 
Dans tous les cas, ce n’est certainement pas à un gouvernement, un lobby ou une quelconque "élite" intellectuelle ou (pseudo)scientifiques de définir et d’imposer ce cadre, et surtout pas au sein de l’institution scolaire. En tout cas, pas de façon unilatérale et parlementaire (c’est-à-dire dirigé par les lobbys).


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