D’ accord morphéus.
Quelques remarques :
-Toutefois, on peut également dire, sans nécessairement jeter le
bébé avec l’eau du bain, que certains éléments du modèle traditionnel de la
famille ne sont pas nécessairement pertinents et sont porteurs, en eux-mêmes,
de stéréotypes qui enferment et peuvent être de nature à créer des
frustrations, voir des souffrances.
R / Je suis d’ accord avec ça, c’ est
pourquoi plus haut, je dis une chose très importante : la vraie tradition est critique, il s’agit en permanence de l’analyser, elle
doit permettre de tirer des leçons du passé.
A partir de là tout est dit,
la tradition fixe des principes et non
des valeurs. Les valeurs expliquent comment on vit une transition. Les valeurs s’évaluent
et donc qui peuvent changer mais les principes eux ne changent pas.
Je vais prendre un exemple :
la complémentarité culturelle homme/ femme est un principe universel parce qu’
i l s’appuie sur la complémentarité naturelle homme / femme. Mais suivant les
cultures et les temps, ce principe contient des valeurs culturelles différentes qui doivent être
évalué et doivent évoluer en permanence.
Aujourd’hui c’est le
principe même de complémentarité qui est attaqué sous couvert de lutter contre les stéréotypes et
ce dans le but de faire table rase du passé, et qui a les conséquences que j’ai
décrites plus haut dans le premier
commentaire.
Donc le fait que certains éléments
du modèle traditionnel de la famille soient source de frustration et de souffrance
n’est pas le problème, on peut l’admettre et en discuter … MAIS pour les faire évoluer et non pour les détruire car ce serait
faire le jeu de l’Etat et du marché.
Je précise que je ne suis
pas un traditionaliste mais que je trouve, dans ma recherche d’opposition au capitalisme
néolibéral totalitaire, des éléments pertinents de résistance dans la tradition,
c’est un moyen d’organiser des systèmes
fédérateurs humains extérieurement à l’Etat et au marché (par définition un moyen antitotalitaire malgré les défauts qui sont à réévaluer constamment).
-Je part du principe qu’effectivement, le développement humain,
dès le plus jeune âge, est vierge, et que c’est par le processus d’adaptation à
l’environnement que les humains développent tels ou tels caractères.
R / Si ce que vous dites
est vrai, deux jumeaux homozygotes vivant dans le même environnement devraient être
identique, ceux qui ont connu ce genre de cas savent que ce n’est pas le cas.
Moi je crois au contraire
que nous avons tous des idiosyncrasies naturelles, qui fait que nous soyons
tous différent des uns des autres (l’âme diraient certains) et qui est modelé
par la construction sociale par la suite. Ce qui explique que deux personnes
vivant dans le même environnement ont des caractères différents.
-Les enfants ont besoin de repères, pas de limites imposées. Le rôle de l’éducation
est de leur donner des repères afin qu’ils trouvent eux-mêmes leurs propres
limites (c’est par celles-ci que le processus d’individuation se construit),
non de leur imposer nos propres limites.
R / Qu’est
ce qu’un repère ?
Moi je pense que les enfants ont besoin d’un
cadre et donc de limites, d’un socle stable. Ces limites peuvent être
contraignantes ? Bien sur. Mais si vous ne donnez pas ce cadre à votre
propre chair, d’autres qui n’ont aucun lien avec eux et la considère comme de
la marchandise le feront à votre place et pour leur propre bien (et je pense
encore à l’Etat et au marché, les deux mamelles du totalitarisme).
-Il faut veiller à respecter le cadre naturel (ce qui implique
de le définir sans le dénaturer, chose pas facile), et à être bienveillant
envers les enfants, tout en restant, en tant que tuteurs et parents, des
guides, et non des maîtres.
R / Pour guider une personne il
faut un cadre.
-Le danger, bien réel, est d’un côté que les enfants se voient
imposé des limites arbitraires issues de modèles traditionnels qui comportent
eux-mêmes des travers pervers et des biais nocifs à l’enfant, de l’autre que la
volonté de libérer les enfants de ces limites entraîne l’imposition d’autres
limites qui leur seraient imposées.
R / C’ est pourquoi, la seule façon viable
de faire les choses, c’est de faire ce que les hommes ont toujours fait : évolution,
oui, mais au sein de la tradition. Jamais chercher à la faire exploser et c’est
ce que le totalitarisme de marché a fait, fait et fera, coute que coute.
-La comparaison avec les peuples premiers (indiens d’Amazonie,
aborigènes d’Australie, pygmée ou autres tribus noirs africaines,...) est
remarquable : ils n’ont pas les mêmes tabous en matière de nudité ou de
sexualité. C’est donc quelque chose qui mérite une mise en perspective et une
remise en cause de cet élément du modèle familial traditionnel.
R / D’
accord, mais c’est lié à leur environnement naturel, leur culture, leur
tradition et leur pratique sociale. On peut s’inspirer de certaines choses pour
notre propre contexte mais on ne peut pas recopier, on sera d’ accord là-dessus
je crois.