De fait, Machiavel ne semble voir la religion que d’une manière utilitariste, comme une manière de manipuler le peuple, en tant qu’institution. Il néglige l’idée qu’il puisse y avoir une religion vraie (une seule) parmi toutes les religions fausses.
Cependant, je ne parlais pas de religion en tant qu’institution, mais de religion en tant que spiritualité, c’est-à-dire en tant que discipline de l’esprit qu’un chef politique entretient en lui-même.
S’il existe une vraie religion, admettons-le, c’est-à-dire une discipline spirituelle qui permet, d’une part, de parvenir au perfectionnement maximal de ses vertus propres et, d’autre part, de maximiser l’occurrence des coïncidences heureuses, alors tout chef politique aurait intérêt à l’adopter.
J’ai l’impression que Machiavel a quelque peu manqué ce plan-là.
Un chef politique ou militaire est en définitive très seul avec ses responsabilités écrasantes, il ne peut pas se permettre d’être hésitant ou de finasser, il a besoin d’une fermeté d’esprit, sinon, il ne serait qu’un lâche [Dieu vomit les tièdes]. Or, toute spiritualité n’est pas égale sur ce plan-là. Donc un chef doit chercher la vérité en matière de spiritualité [et ce n’est certainement pas faire semblant...].
Quand on voit Mitterrand ou Chirac s’en remettre à des voyantes (et je pense que Hollande n’est pas loin derrière), on se dit que la France est tombée bien bas et qu’elle n’en a pas fini de tomber...