La démocratie n’est pas trahie par les oligarques. Elle est l’outil le plus puissant dont les oligarques disposent pour asservir les peuples et les téléguider sans rendre compte à aucun principe. C’est le gouvernement le plus direct par les magiciens satanistes, par ceux qui ne se préoccupent que de l’applaudissement du plus petit dénominateur commun. Un peuple qui a foi dans cette institution est un peuple foutu, conquis, ou encore constitué et rassemblé par une force purement diabolique. On dit que c’est une invention anglaise, reprise de la Grèce ancienne. Les Britanniques prirent le concept de l’Inde qu’ils venaient de conquérir, c’était en Inde le mode de gouvernement de toujours imposé par les empires les plus corrompus aux peuples qu’il fallait appauvrir et dégénérer. Même dans la Grèce ancienne, où seule votait et discourait une classe de loisir assez restreinte et pleine de mépris pour les travailleurs ordinaires, le but avoué de l’institution était de maintenir le caractère occulte du vrai gouvernement, vu qu’Athènes prospérait de piraterie essentiellement, et de téléguider au besoin la meute des bien-pensants contre les quelques trop fortes têtes trop lucides comme Socrate. La raison pour laquelle les premiers Chrétiens condamnèrent l’institution là où l’Empire la maintenait était tout simplement qu’ils n’approuvaient pas d’être toujours l’antilope quand il s’agissait de voter le menu du repas avec le lion, l’ours et le loup. Le suffrage universel de type indien fut appliqué pour la première fois en Occident par l’Empire Britannique à titre expérimental pour s’assurer la gouvernance du Canada français qui venait d’être conquis. C’est une fois cette entreprise d’asservissement et de corruption réussie au-delà de toute espérance que les USA tout proches élargirent le scrutin à la plupart des Blancs, puis la Grande-Bretagne, puis bien après la Suisse et la France. Contrairement à la légende bien-pensante, presque tous les leaders fascistes et aussi communistes se sont hissés et maintenus au pouvoir en usant de plus, non de moins de démocratie : le parti nazi fut élu de manière assez régulière, plus régulière qu’aux USA par son peuple jusqu’à la fin du Reich. L’URSS, même soumise au régime du parti unique, donna le choix entre des communistes de type beaucoup plus divers qu’entre les candidats des deux ou trois partis capitalistes des pays occidentaux, et le niveau du débat fut plus élevé qu’en Occident même si biaisé. Dans le cas des deux empires, c’est sur l’applaudissement du peuple que comptèrent les états policiers pour mettre en place le régime de terreur, c’est une émotion dont la foule ne peut plus se passer une fois qu’elle a goûté au spectacle du sang versé. L’Occident a jusqu’ici échappé à la terreur du fait de la présence d’une vieille aristocratie paléo-conservatrice ne croyant guère à la superstition démocratique, mais la nouvelle oligarchie entend maintenant se réserver pour la fin son arme ultime, l’hyper-démocratie, où toutes les décisions politiques seront de plus en plus soumises au verdict de l’audimat du village global des médias sociaux électroniques, de manière à faire entériner une à une les décisions les plus horribles. Déjà, au Chili de Pinochet puis dans la Californie de Reagan et Schwartzeneger, c’est par l’usage abondant du référendum d’initiative populaire que la fraction la plus pauvre s’est vue réduire à des conditions de vie de parias indiens et enlever d’office tous les moyens de s’en sortir, tout comme c’est par lui aussi que la peine de mort fut rétablie. La Suisse semble tenir tête à l’UE avec bravoure sur quelques dossiers, mais c’est oublier que par ses référendums d’initiative populaire elle a depuis longtemps abandonné tous ses programmes sociaux et tous ses propres pauvres en comptant sur leur émigration au profit de riches immigrés criminalisés et triés sur le volet. Le problème actuel qui fait que la démocratie semble trahie, c’est que les peuples européens n’y croient plus même théoriquement, c’est que la plupart des individus rêvent d’une tyrannie à leur avantage personnel ou communautaire plutôt que de droits pour l’ensemble, mais l’oligarchie entend donner un souffle nouveau au concept par les médias sociaux, comme durant le banc d’essai du printemps arabe.