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Commentaire de maQiavel

sur Peut-on penser le monde en 2030 ? Par Jacques Attali


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maQiavel maQiavel 8 juin 2014 15:48


 3. Nous vivons dans des régimes représentatifs, je vais essayer de décrire les principes théoriques de ce système politique de façon brève (sans doute trop mais je pourrai aller plus loin plus tard si besoin est). Comprenez bien que je ne ferai que décrire sans dire si ces principes sont bons ou mauvais, à chacun de se faire son idée là-dessus , la question est de déterminer si ces régimes répondent aux critères de l’ aristocratie ou non :

Ce sont des régimes théoriquement libéraux du point de vue des valeurs, çàd qu’ils se fondent sur l’idée que chaque être humain possède des droits fondamentaux qu’aucun pouvoir n’a le droit de violer. En conséquence, les libéraux veulent limiter les obligations sociales imposées par le pouvoir et plus généralement le système social au profit du libre choix de chaque individu.

L’individu est donc au centre du libéralisme qui s’oppose aux doctrines qui définissent la personne comme faisant partie d’un corps social porteur d’un intérêt collectif auquel certains de ses comportements et de ses choix sont ou doivent être subordonnés.

Une fois la question des libertés fondamentales et des droits naturels posés, le droit et le marché est ce qui doit fédérer les hommes dans la collectivité, ce qui s’explique car ces régimes sont apparu alors que la société marchande devenait dominante !

La question de l organisation politique se posait : les libéraux ont fondé le régime représentatif contre la démocratie, le peuple ne devait pas gouverner, d’ abord parce considéré comme incapable mais aussi parce que trop supposé trop occupé à vaquer à ses affaires.

Même si les libéraux considéraient que le peuple n’ avait pas les compétence de gouverner , ils considéraient par contre qu’ il avait les compétence de désigner ceux qui sont les meilleurs pour le représenter ( les représentants ) par l’ intermédiaire de l’ élection.

L’élection est donc le mécanisme par lequel le peuple  désigne ceux qui le représentent le mieux (donc les meilleurs représentants dans ce système de valeur).

Donc si on revient au point2, le régime représentatif répond aux deux exigences :

-une minorité gouverne, ce sont les représentants  (point a)

-ce sont les meilleurs dans l’ordre des valeurs libérale qui fondent la collectivité, car élu par le peuple (point b).

Les régimes représentatifs sont donc voulus théoriquement comme des aristocraties (électives).

Vous pouvez trouver ces valeurs aristocratiques électives épouvantables et leur préférer par exemple les valeurs aristocratiques Tocquevilliennes, c’est une discussion sur les valeurs (les gouts et les couleurs) mais par définition, qu’on le veuille ou pas, ce sont des aristocraties d’un point de vue théorique (mais avec une dimension démocratique dans ce sens que le peuple a au moins le pouvoir de désigner ses représentants).

4. D’un point de vue pratique, c’est plus difficile d’essayer d’être objectif mais je crois que l’on sera d’ accord là-dessus.

Il se crée dans le régime représentatif une dynamique qui impulse deux mouvements :

-Ce sont les meilleurs à séduire les masses qui ont les postes de représentants, parce que spécialistes en communication, intégré dans des réseaux politiques (les partis) , financiers , médiatiques et autres.

Toute aristocratie dégénère en oligarchie si l’on en croit des gens comme Aristote ou Machiavel, eh bien c’est le cas des régimes représentatifs actuels, les politiques ne sont plus que les pantins de forces qui les dominent …

-Les représentants doivent être attentifs aux désirs des masses pour être élus et doivent tenter de les contenter en partie lorsqu’ ils gouvernent pour être réélu, la foule par le biais du suffrage universel a le pouvoir d’imposer sa volonté, ce qui est par définition d’une ochlocratie ( ce que Tocqueville décrit très bien dans « De la démocratie en Amérique » terme qui malheureusement qui n’ avait pas sa place).

5. En conclusion, le régime représentatif a été voulu d’un point de vue théorique comme une aristocratie avec une dimension démocratique et se comporte dans la pratique comme une oligarchie avec une dimension ochlocratique …


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