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Commentaire de ffi

sur #3 Etienne Chouard sur l'individualisation et le tirage au sort !


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ffi 30 juin 2014 11:33

Étienne Chouard dit :
Il n’y a pas de blanc, pas de noirs, pas d’arabes, pas de chrétiens, il n’y a que des humains.
 
Du point de vue de l’essence, il a raison.
Mais aucun homme n’est une pure essence.
Chaque homme est une existence.
 
Ne considérer que l’essence, c’est nier toutes les différences qui existent en réalité.
 
Si Chouard connaît l’informatique, il peut faire la nuance entre essence et existence en considérant la programmation objet : il y a la classe abstraite (l’essence), avec ses propriétés générales, et l’objet (l’existence), une instance de classe avec ses propriétés particulières.
 
Les gens ont des manières d’exister différentes. C’est bien ce qui fait toute la différence au-delà des similitudes qui servent à caractériser l’essence. Une manière d’exister se traduit en une économie particulière, en une gastronomie particulière, en une langue particulière, en des moeurs particulières, en des manières d’agir particulières, en des manières de penser particulières, en des relations sociales particulières...etc
 
Ces manières d’exister particulières font les différences entre les divers genres d’humanité. Si ces différences persistent, c’est aussi parce que les divers genres d’humanité ont leurs préférences quant à la meilleure manière d’exister.
 
Partager des préférences communes, c’est ça qui fait un peuple, car une préférence commune n’est autre qu’une définition commune du Bien, donc une partie du Bien Commun (lequel ne doit cependant pas être réduit à cela)
Ce n’est donc pas du tout fictif.
 
Par conséquent, vouloir réunir l’humanité en raison de son essence commune, ce serait interdire à tout homme la possibilité d’avoir des préférences existentielles, comme s’il pouvait être indifférent à la nourriture qu’il absorbe, comme s’il pouvait considérer ses frères et ses cousins comme ses voisins, comme s’il pouvait considérer ses voisins qu’il côtoie comme des gens qu’il n’a jamais rencontré... Interdire à chaque homme de vivre selon ses préférences serait une véritable tyrannie.
 
Ce serait aussi une pure utopie. Même dans une humanité unifiée, il y aura toujours des hommes pour préférer vivre d’une manière plutôt qu’une autre, ce qui sèmera la division. Dès que les gens ont des choix à faire dans leur existence, ils le font selon leurs préférences, d’où les différences.
 
Certes, le racisme, c’est pas bien. Classer les "races" selon une échelle de valeur, c’est pas bien. Cependant, quand quelqu’un préfère vivre d’une manière plutôt qu’une autre, n’est-ce pas ce qu’il fait ? N’est-ce pas qu’il classe ces diverses manières de vivre selon l’échelle de ses préférences ? Choisit-on si tout est à plat ? Non. Lutter contre le racisme, est-ce interdire toute expression de ses préférences ?
 
Il faut sortir de ces raccourcis. L’expression des préférences est légitime.
Quand un peuple va imposer à un autre peuple ses préférences, ce n’est pas légitime. Mais ce n’est pas légitime non plus d’imposer à un peuple de ne pas vivre selon ses préférences.


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