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Commentaire de ffi

sur Dominique Pagani : sur la pensée de Michel Clouscard


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ffi 29 septembre 2014 13:09

Sur la musique, il est évident que Pagani n’a strictement rien compris à Bach.
Il dit que Bach fait des enrichissements harmoniques... Sauf que le gros de la recherche musicale de Bach est l’art du contrepoint, c’est-à-dire, l’imbrication de plusieurs lignes mélodiques (la polyphonie, cela peut d’ailleurs ressembler, l’harmonie en plus, à la polyrythmie Africaine). C’est d’ailleurs ce qui mène à l’orchestre symphonique, où chaque instrument a sa partition propre.
 
La musique populaire a toujours une métrique constante (métrique = rythme). Quoi de plus normal ? Comment danser sur quelque chose qui change sans cesse de rythme ? La musique populaire permet la danse. La danse permet des relations sociales. Les gens aiment ça.
 
Il y a eu rupture en Europe, courant XIXème siècle avec la musique populaire, parce que nos "lumières", voulant montrer la puissance de leur intellect, avait un certain mépris du peuple. Mais cela donne des musiques non dansantes.
 
C’est tout-à-fait logique que nos compositeurs "savants" n’aient aucun succès : la musique contemporaine de ceux ci est atonale (il n’y a pas de mélodie mémorisable), et arythmique (c’est impossible à danser). D’un certain point de vue, ce n’est pas de la musique, mais du bruit, la musique se caractérisant par un ordonnancement mélodique et rythmique perceptible et mémorisable, alors que le bruit est une superposition désordonnée.
 
Il y a donc eu rupture entre musique savante, qui tend au bruit, par des ordonnancements beaucoup trop subtils, à la limite perceptibles uniquement par le compositeur lui-même, et la musique populaire, qui repose sur la "simplicité" de l’ordonnancement. Ceci dit, la musique de Bach est simple mais aussi complexe, parce que l’art du contrepoint, qui est entremêler plusieurs lignes mélodiques simples est la définition même de la complexité (complexus -> ce qui est tissé ensemble).
 
La musique commerciale s’appuie donc sur ces vérités simples : ce que les gens aiment dans la musique, c’est un ordonnancement rythmique et mélodique qui soit mémorisable. C’est qui fait leur efficacité. Et c’est à l’image des musiques populaires traditionnelles.
 
On a donc le processus suivant :
1° Les musiciens "savants" ont tué la musique populaire traditionnelle en la méprisant ouvertement, mais en produisant du bruit.
2° Les multinationales ont imposé leur musique avec leurs artistes.
 
Bon, il faut voir aussi qu’il y eut des contreparties au plan Marshall en terme de diffusion de produit culturels en France.


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