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Commentaire de Miroreur

sur Eric Brunet, sur RMC, brise l'omerta, invite les libérés, fin du monopole


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Miroreur Miroreur 9 octobre 2014 12:41

Comme d’habitude il y a une confusion et un choc d’idées là où il devrait y avoir un consensus. Pourtant c’est simple : Quand on est en déficit (c’est le cas de la France depuis 40 ans) c’est soit que les rentrées fiscales sont insuffisantes, soit les dépenses sont trop importantes, soit les deux.

Les "socialo-communistes" comme dirait Robin pensent qu’il suffirait de taxer davantage les plus fortunés (lutter contre l’évasion fiscale des grandes fortunes comme Mulliez, l’une des plus grosses fortunes françaises) et pour les plus radicaux mettre tout bonnement fin à l’économie de marché (j’en suis, soyons clairs), tandis que les libéraux mettent en avant l’Etat obèse, mauvais gestionnaire, le gaspillage et croient dans la solution du tout-marché (bien que celui-ci conduise à la destruction de l’environnement, à l’écart grandissant entre les plus fortunés et les plus pauvres - rappelons que 85 personnes possèdent autant que la moitié de l’humanité - bref à court-terme le chaos...)

Les deux ont raison : 

Recettes : si on récupère les rentrées fiscales de particuliers (évadés fiscaux) et d’entreprises (celles du CAC40, celles des entreprises dans l’éco numérique qui ne payent rien tout en réalisant des profits colossaux dans notre pays ...), et on se donne les moyens d’aller chercher les sommes colossales dans les paradis fiscaux, cela permettrait de récupérer des montants considérables et d’alléger les PME étranglées par les charges et l’imposition et relancer l’activité qui permet la création d’emplois (quand les multinationales ne font que le détruire)

Dépenses : Des gaspillages faramineux existent mais j’ai eu toutes les peines du monde à l’expliquer à mes amis cocos : les Mds d’€ dilapidés de la formation professionnelle en dépit du bon sens, les fraudes aux différentes caisses (plus de 10 mds d’euros selon un rapport indé), le train de vie de l’Etat délirant (en comparaison de celui en Allemagne par exemple), les généreux marchés publics sur lesquels ont fait fortune des gens comme Dassault, le fonctionnement de certaines grandes entreprises qui mène à des décisions délirantes (le cas des rails trop étroits par rapport aux nouveaux wagons en est un exemple récent), le fait d’avoir des compétences en double ou triple depuis la décentralisation, le renflouage des banques sans contrepartie qui a couté 600 Mds d’€ en qq années (avec des PDG qui palpent des centaines de milliers d’€ de retraite en récompense de leur incompétence) ... 

Des gens comme Brunet et Robin ne se positionnent que sur le volet dépenses, tandis que d’autres seulement sur le 1er ... cela donne ces débats interminables et stériles. 
Pourtant l’heure est grave. Ces non-recettes comme ces dépenses absurdes font qu’à court terme les remboursements de santé se réduisent, que les retraites diminuent (en fait l’imposition augmente ... ça revient au même), que les entrepreneurs deviennent de plus en plus frileux et n’entreprennent plus (pas de crédit, trop de charges => à quoi bon ? autant faire du black => moins de rentrées fiscales ... la boucle est bouclée), que le pouvoir d’achat devient si faible que des millions de gens ne vivent plus : ils survivent. Bref on vit de moins en moins bien.
S’ajoute à cela des décisions absurdes qui montent les gens les uns contre les autres (peut-être volontaire, ou juste le fruit de la bêtise et la lâcheté politique ...) : l’étranger qui n’a pas travaillé une seule heure de toute sa vie présent depuis 5 ans (ou 10 je sais plus exactement) touchera un minimum vieillesse supérieur à la retraite de ma mère qui a fait pourtant les 2/3 de ses trimestres (550 euros par mois de retraite). Il aura même une prise en charge santé totale dont cette même personne ne bénéficiera qu’en cotisant à une mutuelle. 

Aucun parti politique ne pose la problématique du déficit (et donc de la dette et son remboursement) en ce sens. Aucun. L’idéologie prend systématiquement le pas sur toute considération pratique. Pourtant l’Etat est, ou plutôt devrait être, comme un ménage de français ou une entreprise lambda avec des recettes, des dépenses, des dettes (il existe de la bonne dette : celle qui concerne l’investissement) à certains moments et de l’épargne à d’autres. Un enfant est capable de comprendre ça ... mais aucun politique n’est capable de faire ce constat. 
Je pense que c’est la source du désespoir de nos concitoyens, de leur abstention grandissante et de la montée des partis dits populistes. Cela n’augure rien de bon pour l’avenir : individualisme exacerbé, tensions, violences et conflits armés. 
Je plains les jeunes générations qui vont devoir vivre dans ce chaos : d’ailleurs tout tend à démontrer que leur espérance de vie sera moindre et leur vie plus précaire.

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