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Commentaire de Joe Chip

sur Pétrole : les alarmistes d'un Peak Oil proche mangent leur chapeau


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Joe Chip Joe Chip 28 novembre 2014 11:13

La principale raison de la baisse c’est la chute de la demande liée à la crise économique qu’il devient de plus en plus difficile de dissimuler derrière la croissance artificielle des marchés sous perfusion monétaire.

Pour le reste, la notion de pic est elle-même trompeuse puisque les gens ont tendance à imaginer une courbe linéaire mondiale depuis 1850, avec une augmentation graduelle de la production puis un pic suivi d’une diminution graduelle.

Cette représentation est largement mentale et ne reflète en rien le niveau des réserves dans la mesure où il y a un hiatus d’environ 35 ans entre le "pic de découverte" des réserves dans une zone donnée et le "pic de production" également appelé "pic de Hubbert" du nom du géologue qui l’a théorisé.

Autrement dit, la production américaine actuelle correspond à l’état des réserves exploitables tel qu’elles existaient dans les années 70-80.

Le "truc" consiste donc à confondre les deux courbes (découverte et production) pour extrapoler la situation passée et la projeter dans l’avenir : ainsi on a gagné trente ans. Si je regarde la courbe des découvertes américaines, on voit que le pic a été atteint dès les années 40 (tiens la première crise pétrolière date des années 70...) et que le nombre de découvertes n’a pas cessé de décliner depuis (et ce n’est pas les pétroles de schiste qui vont contrarier ces données). 

Si on regarde la courbe des découvertes mondiales le pic a été atteint à la fin des années 60, suivi d’un déclin puis d’un deuxième pic de moindre intensité dans les années 80, suivi d’un déclin durable jusqu’à la situation actuelle où il n’y a pratiquement plus de découvertes (ce que traduit par ailleurs les tensions géopolitiques énormes autour des réserves situées en zone arctique).

On remarque également que les découvertes annuelles étaient supérieures à la production annuelle jusqu’à la fin des années 80. Donc, mathématiquement, cela signifie que la production mondiale, en tenant compte de la demande, ne déclinera pas de manière significative avant le tournant des années 2020.  

Donc en gros l’argumentaire des optimistes consistent tout simplement à dire, en regardant la situation antérieure, que l’on va continuer à découvrir des réserves de pétrole dans le futur alors que les prévisions réalistes basées sur les chiffres réels tendent à démontrer le contraire. Affirmer que les réserves vont croître alors que les découvertes diminuent en réalité, on appelle cela de la spéculation. Or, on sait très bien que les spéculateurs, dans leur propre intérêt, sont par nature des optimistes : on le voit à l’heure actuelle avec la croissance américaine nourrie par la création monétaire. Donc se fier à ces gens-là pour se rasséréner ne fait qu’entretenir une illusion permettant aux acteurs du marché de continuer à échanger, c’est tout.

C’est comme un alcoolique qui aurait acheté 3 bouteilles de vin, qui en aurait bu deux et, voyant avec angoisse le niveau de la troisième diminuer inexorablement, se dirait : "au pire je vais acheter une quatrième bouteille" alors qu’il est 3 heures du matin et que tous les magasins dehors sont fermés. 


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