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Commentaire de Frida

sur Pour la liberté d'expression, je ne suis pas Charlie


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Frida Frida 9 janvier 2015 20:14

Si faire la distinction entre liberté formelle et réelle pour vous est du découpage de cheveux en quatre, ainsi soit il. Qu’est ce que vous voulez que je dise ?

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présenter la liberté d’expression ainsi laisse penser qu’il y a deux catégories de libertés, deux espèces différentes... ce qui est faux...
la liberté d’expression peut évidemment ne pas être pratiquée, dans un contexte qui verrouille, ou encadre la parole (de manière officieuse et non formelle ce qui est souvent le cas)... on est bien d’accord....
mais la liberté réelle ne peut s’exercer et se concrétiser sans qu’il ait une définition de la liberté d’expression, (formelle), et sa protection par la loi (le droit positif) ou par les us et les coutumes des bénéficiaires....
l’existence de la liberté d’expression réelle suppose ipso facto l’existence de la liberté formelle (peu importe comment est traduite cette liberté formelle),
cette façon de prendre l’analyse marxiste à propos des droits réels (non une opposition entre les droits réels et les droits formels) et les droits formels est biaisée.
En effet, l’analyse marxiste des droits formels et des droits réels a pour objectif de souligner le déséquilibre entre ceux qui possèdent des moyens économiques pour jouir de la totalité de leurs droits et leurs libertés, et les pauvres qui, faute de moyens, n’ont que leurs yeux pour pleurer....
le mot "formel" renvoie à la loi... donc une formalité qui n’est pas pratiquer dans la vraie vie, la loi est une lettre morte pour ainsi dire....
je reformule l’idée autrement, supposons que l’on soit dans une société orale, il n’y a pas de pratique de l’écriture, mais on reconnait la liberté d’expression à tout le monde, par les us et la coutume. Un jour, une catégorie de personnes s’impose et confisque la liberté d’expression pour son unique bénéfice, privant les autres de cette liberté. Peut-on "faire la distinction entre liberté formelle et réelle..." ?
à mon avis non. Parce que la distinction entre liberté formelle (se réfère à la loi écrite) et liberté réelle renvoie aux conditions d’exercice de cette liberté formelle d’un point de vue réel, dans notre cas, on ne peut pas parler de distinction, tout simplement parce que un état de fait a remis en cause, a changé les us et la coutume, abolis par un coup de force manifeste... la distinction n’a pas lieu d’être...

un deuxième cas, dans une société qui interdit explicitement la liberté d’expression, peut on parler de distinction entre la liberté formelle et la liberté réelle ? à mon avis, là aussi non, tout simplement parce que la liberté formelle n’existe pas, et cela coïncide avec la réalité, le formel épouse le réel...

il faut analyser la liberté d’expression comme un phénomène ayant au moins deux aspects (le formel, et le réel ; et le réel peut coïncider avec le formel pour ne former qu’un, en tout cas en théorie, et parfois on peut avoir le réel sans le formel parce qu’il n’est pas traduit par des lois écrites, et parfois on peut aussi avoir une absence totale de la liberté d’expression réelle parce que le formel (la loi) l’impose)...

mais au final on parle de la même chose : la liberté d’expression...


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