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Commentaire de Qamarad

sur Francis Cousin - Pour comprendre l'oeuvre de Karl Marx - Meta TV


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Qamarad Qamarad 13 janvier 2015 15:37

Passage sur le terrorisme assez polémique...

Pour avoir lu des témoignages d’agents des services (anciens et actuels), j’ai une position plus nuancée que celle de Monsieur Cousin. Ce n’est pas une analyse implacable et que je défends avec zèle, mais, plusieurs éléments me font dire que l’emprise de l’appareil d’état sur les "terroristes" (j’emploierai ce mot de la doxa pour être compréhensible) effectifs et en gestation n’est pas aussi profonde.

Nombre d’agents se plaignent, dans le cadre d’une politique d’austérité, de la diminution des moyens humains et matériels pour surveiller tous les foyers à risque. A titre d’exemple, on répète souvent que pour une surveillance intensive d’une personne, il faut 20 agents. Cette opération étant, dans un état de droit, le principal moyen de détection et de neutralisation, elle repose sur des moyens de plus en plus faibles. En toute logique, le champ d’observation est considérablement réduit.

Face à une diminution de la possibilité d’action, le terrorisme, nous dit-on dans les médias, a changé de nature. Il n’est plus le fait de réseau internationaux structurés, aux moyens considérables, et envoyant des membres entraînés, disciplinés sur le terrain, mais, majoritairement, le produit de la mondialisation de l’information et du libre-échange. Dans une France où les armes de guerres en provenance des balkans (kalachs) dont est équipé le banditisme de banlieue et d’autres plus communes sont relativement accessibles, et où il est aisé d’acquérir en peu de temps une vision du monde (dont je ne discute pas, ce n’est pas le sujet) simple et mobilisatrice, vous aurez le cocktail pour un passage à l’acte.

Cela signifie-t-il pour autant que ces réseaux internationaux dont je parlais ont disparu ? Non. certains perdurent et font l’objet d’une couverture médiatique (genre état islamique). Là où la chose se complique, c’est que pour ces réseaux qui ensuite renvoient des recrues sur notre sol, comme Mohammed Merah, on peut se demander si : un ils ne sont pas infiltrables par les services (certaines structures le sont inévitablement), ou si néo-guerriers revenant chez nous ne peuvent pas faire l’objet d’une approche des services et ainsi être récupérés pour de sombres besognes. Ce qui est frappant dans l’affaire Merah, c’est, information émanant du Nouvel OBS, qu’il ait été un indic et qu’il ait déclaré peu avant son saucissonnage : "Vous m’avez trahi !" en désignant ces agents de liaison. Je n’affirme pas que ce dernier a agi de la sorte par injonction de ses supérieurs des services secrets, mais qu’ à cause des opérations humaines et logistiques qu’une formation à l’étranger requiert, il est rare qu’ils passent inaperçus et qu’ils ne soient pas, donc, en lien effectif ou été approchés.

Cela pose la question du lien, trouble, complexe et impensable, pour la plèbe, entre agents des services qui veulent par l’infiltration et le hameçonnage des renseignements et une emprise et d’une "débandade", voire des utilisations perverses d’individus pour des intérêts d’états profonds. (Cousin cite l’exemple de l’attentat d’Auguste Vaillant).

Par ma description des formes de terrorisme, je pense que nous ne pourrons pas éviter que, coupes budgétaires obligent, des individus passent à l’acte, avec, du fait de leur isolement relatif, des dégâts limités. Ils choisissent des personnes ou un lieu en particulier, vide un chargeur, s’en vont, se font rattraper, capturer ou liquider.

En revanche, en ce qui concerne des réseaux, plus ou moins "entremêlés" aux renseignements intérieurs, 3 hypothèses se disputent :
-soit les services par leur mauvaise expertise ont négligé un réseau pour diverses raisons, ce qui donne un passage à l’acte (ce qui est le moins probable)
-soit, quand point de contact repéré avec la France il y a, un indic par exemple leur échappe et passe à l’acte,
-ou alors, une opération, par un comité sans doute restreint, est organisée, et le terroriste est manipulé ou encouragé .

Pour ceux qui trouvent ma dernière hypothèse délirante, je renvoie à l’entretien plus haut ou à un documentaire Arte sur le 11 septembre. Je crois que m’y appesantir ne sera pas inutile. Je ne parlerai pas du 11 septembbre, car je ne veux pas me perdre en débat éternel sur les preuves et contre-preuves. Donc, revenons au doc qui mentionnait une autre affaire. Des documents déclassifiés nous montrent qu’un projet d’attentat a été présenté au président Kennedy. Il s’agissait de faire monter des étudiants dans un avion qui devait rallier Cuba. Une bombe placée par les services devait faire sauter l’avion pour accuser les autorités cubaines. Ainsi, on justifiait une opération militaire contre le trublion des Caraïbes. Kennedy rejeta la proposition. Tout ça pour dire que "des états profonds" (je renvoie à mon article sur Laurent Guyénot et l’assassinat de Kennedy pour ceux qui découvrent le terme) ont fait par le passé des attentats sous faux-drapeaux, manipulé des excités ou ont tenté de le faire. 

Suite de mon commentaire plus bas.


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