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Commentaire de Qaspard Delanuit

sur Pierre Yves Rougeyron L'homme sans liens


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Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 11 février 2015 12:46

Beaucoup de choses intéressantes dans cet exposé, mais le propos reste trop enfermé dans le dualisme qui oppose un ancien monde regretté et un présent flottant (dans la flottitude, dirait Ségolène). 


Le processus d’individuation est inexorable, il est inutile de rêver au retour d’une conscience collective, nous n’y reviendrons plus ; du moins pas à la manière antique. Ce serait aussi vain que d’espérer d’un adolescent qu’il redevienne un charmant petit enfant faisant confiance à ses parents. 

Pour le moment nous sommes des individus, solitaires et narcissiques, mais aussi singuliers et créatifs. Même les Chinois deviennent des individus... c’est tout dire !

Peut-être qu’un jour les êtres humains développeront une conscience humaine collective, mais elle n’est pas encore active chez la majorité des bipèdes de notre planète.

L’esprit de tribu est encore un peu présent chez certains juifs ou quelques tziganes. Mais c’est une guenille. Il disparaîtra, comme s’éteignent les derniers feus des tribus fondées sur la communauté de sang.

Une communauté politique animée par le débat critique, capable de reconnaître ses erreurs et d’en tirer les leçons nécessaires me semble être est la moins mauvaise des organisations possibles. Avant de jeter Popper à la poubelle, soyons certains de comprendre ce qu’il nous indique avec sa "société ouverte". Ce n’est pas la récupération qu’en font les maquereaux, les imposteurs et les publicitaires qui se sont emparé de ce concept pour le cuisiner à leur sauce moderniste. La notion existe déjà chez Bergson, qui cherchait lui aussi un dépassement de l’opposition entre l’identité et la transformation. La France éternelle n’est pas la France immobile ; l’absence de limite n’est pas la véritable liberté.

L’exemple de la "peau" donné par PYR est intéressant mais la métaphore mériterait un développement : la peau est la frontière qui nous permet d’entrer en relation avec "ce qui n’est pas nous" ; c’est une frontière ouverte, qui respire, qui absorbe et rejette de l’eau. C’est une protection mais aussi une surface d’échange. Si votre peau se ferme, vous mourrez en quelques minutes. 

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