• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de attis

sur Du progrès, par Éric Guéguen


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

attis attis 2 novembre 2015 22:38

@Joe Chip
Il n’y a pas lieu selon moi d’opposer une bourgeoisie soi-disant conservatrice à une "hyper-bourgeoisie" mondialisée et progressiste qui chercherait à détruire la première, ce "schisme" est purement spéculatif et n’existe pas dans la réalité.

Je pense le contraire. Je pense aussi que c’est une erreur de croire que la bourgeoisie est un ensemble homogène. Le véritable combat est une lutte interne aux classes dominantes, pas une lutte des classes dominantes contre le peuple, qui a toujours été dominé, à une ou deux brèves exceptions près.

Pour ce qui est de la bourgeoisie conservatrice ou progressiste, je pense qu’elle était progressiste au XIXème siècle quand elle était dans une position dominante, et qu’elle est devenue conservatrice dans la seconde moitié du XXème siècle, quand elle a perdu cette position dominante au profit de l’hyper-classe financière.

 

C’est justement cette fausse dualité qui a longtemps empêché de comprendre mai 68 en opposant artificiellement les intérêts de la bourgeoisie conservatrice (dite "de droite") et de la bourgeoisie progressiste (dite "de gauche"). En réalité, on sait aujourd’hui que ce clivage a été largement mis en scène pour dissimuler une stratégie de conquête culturelle et politique. Cohn-Bendit incarnait les intérêts de la jeune génération bourgeoise en mettant en scène une pseudo-révolte contre le père.

Je ne partage pas cette lecture de mai 68. La bourgeoisie s’est, selon moi, tiré une balle dans le pied à cette occasion, et la jeunesse dorée s’est fait enfumer par Cohn-Bendit & co qui travaillaient objectivement pour la finance internationale (même s’ils n’en avaient peut-être pas conscience à l’époque). Elle n’a pas travaillé dans son intérêt à long terme, elle a juste croqué l’héritage de papa-maman. Aujourd’hui, elle se retrouve en mauvaise posture. La position des soixante-huitards est, selon moi, bien plus fragile que celle de leurs parents, et ce sont surtout leurs enfants qui paient l’addition (l’héritage de grand-papa ayant déjà été dépensé). Je le vois bien autour de moi : la quasi-totalité de mes connaissances qui sont fils et filles de soixante-huitards sont ce qu’on pourrait appeler des déclassés.

 

Pour finir, je rappelle qu’on assiste à une concentration du capital sans précédent. C’est d’ailleurs officiel : 1% de la population détient 50% des richesses mondiales. Le peuple ayant toujours été pauvre, à qui prend-on cette richesse, si ce n’est à la bourgeoisie ?


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès