Bonjour à tous
Il me semble que tout dépend surtout :
1/ de ce qu’on entend par remigration
2/ des dispositions morales et politiques de part et d’autres
Une de mes bonnes copines est d’origine algérienne, c’est une fille délicieuse,
bosseuse, futée et généreuse ; une brave petite musulmane mimi comme tout, que
j’aime tendrement. Mère seule (à cause d’un connard de rebeu qui l’a plaquée aussitôt
engrossée : le machisme bledard, elle connait, et midinette inconsciemment très
parisienne, elle déplore), elle n’a pas la vie facile et pourtant elle ne se
plaint guère.
Cela dit, elle m’avoue
parfois se sentir de moins en moins française et, de plus en plus, pâtir d’un
climax national effectivement de plus en plus hostile et de moins en moins
feutré dans son hostilité ; hostilité au demeurant logique, eu égard au
légitime sentiment d’invasion qu’éprouvent un nombre grandissant de petits
blancs français ; Français non pas « racistes » (les Français sont le
peuple le moins raciste du monde) mais juste inquiets de se projeter en
situation de minorité démographique prévisible sinon prochaine dans leur propre
pays, et raisonnablement perplexes devant l’arnaque politique consistant à
attirer l’immigré devenu un « migrant » pour de sordides motifs
(mondialisme antinational & prédation capitaliste) enrobés de concepts
aussi débiles que flous (« ouverture », « vivre-ensemble »,
pâquerettes et bisous) tandis que le pays compte en vérité 10 millions de
chômeurs et autant de pauvres, principalement issus de ladite immigration
(appartenant à un milieu de moyens bourgeois, à ma connaissance personne autour
de moi n’a jamais sollicité un logement social, et force est de reconnaitre qu’à
l’instar de la population carcérale, la population assistée est par chez nous
plutôt d’origine allogène). L’immigration n’a rien apporté aux Français, au
contraire voulus par les seuls Loges et patronat, elle a même contribué à la
ruine du pays ; ainsi qu’à l’érosion de notre ancestral vivre-ensemble, dont
nos médiateux et politicards se targuent à tous bouts de champ dans la mesure
exacte où il a disparu).
Adorant le
Maroc, où je compte quelques amis autochtones, je me suis laissé dire
clairement par eux combien, en réalité, ils nous prenaient pour des cons d’accueillir
le premier venu sans contrepartie ; premier venu chez nous qui se trouve
être à les entendre le premier parti de chez eux... En clair, et pour le dire
abruptement : c’est pas l’élite locale qui traverse la Méditerranée ; de
sorte que l’immigré, souvent, son propre pays ne veut plus de lui !
Le vrai problème
de ma copine, c’est son déracinement. Nullement algérienne en dépit de sa
maitrise de l’arabe, elle se heurte – en partie de son propre fait d’ailleurs –
à la réalité d’un monde qui n’est profondément pas le sien ; ou qui ne l’est
qu’en vertu du seul bourrage de crâne médiatique, capable de nous dire qu’il
fait jour et beau quand il pleut dans la nuit. Comme le déracinement me semble le
malheur à l’origine de tous les autres (Simone Weil…), et parce que je sais que
cette situation relève moins de la catastrophe naturelle que de l’ingénierie
sociale, je tâche de lui expliquer que son mal-être aussi bien que notre
énervement découle d’une stratégie de pourrissement délibéré – visant à déchainer
la guerre entre tous les peuples au seul profit du Capital qu’intéresse tous
les dumping sociaux, et à porter la guerre civile au sein de toutes les
nations. Je lui explique aussi que l’immigration n’est pas juste une
catastrophe intentionnelle pour les pays d’accueil, mais encore une tragédie collatérale
pour les pays de départ ; l’Afrique
subsaharienne en particulier comptant trop peu de bras – et que dire des
cerveaux détournés par ladite « immigration choisie » du nabot
crapuleux de l’UMP – en regard du nombre de bouches à nourrir. Lui expliquant
cela, je lui laisse entendre que pleurnicher ne sert à rien, qu’elle doit
choisir son camp et présentement porter la croix qu’on lui a mis sur les
épaules, et qu’en l’occurrence je l’imagine mal vivre à Oran ou Alger – notre système
social ayant tout de même de sacrés avantages pour une mère seule salariée précaire
dans le tertiaire comme elle – où son père est reparti finir sa vie,
précisément pour l’y avoir commencée. Je lui dis que son destin est ici – et elle
s’y résout à mi-voix. Je lui dis que son être est français malgré elle, qu’elle
ne sent algérienne que par ressentiment inoculé, et qu’il dépend de ses seuls
efforts d’atténuer cette conscience douloureuse, tout comme il dépend des miens
de surmonter le ressentiment que m’inspire la présence accrue d’étrangers en France,
par la claire conscience de la volonté perverse à l’origine de cette situation désastreuse
à mon avis irrémédiable mais certainement gérable en bonne intelligence. Cette
faute de cette intelligence que l’Islam pose un problème ; si peu qu’il
renonce à nous faire chier chez nous avec son arabité ou son africanité fantasmées,
l’immigré cesse d’être de lui-même d’être l’étranger pour devenir, si ce n’est
un compatriote, un concitoyen d’infortune… Il faudra donc bon an mal que
Colombey-les-deux-Eglises devienne Colombey-l’Eglise-et-la-Mosquée – faute de
quoi ce sera Colombey-les-deux-Minarets…
Ce n’est qu’en
sachant nommer le coupable que nous cesserons de nous désigner réciproquement comme
boucs émissaires. Or le coupable n’est ni le « souchien » ni l’« immigré »
en tant que tel.
C’est dans ces
conditions d’apaisement lucide, d’inévitable compromis mutuel face à un Capital
et une domesticité politique devenus fous furieux, que peuvent et doivent se
concevoir une insertion ou une remigration également volontaires, et sûrement
profitables à tous. Enfin ce n’est que mon avis ; j’ajoute que je ne me
leurre aucunement sur la probabilité d’un tel scénario, redouté par l’Empire
comme son ferment de résistance le plus irréductible.