@Dubitatif
"Le public ne pardonne pas, c’est la ""perfection"" ou rien et c’est pour ça qu’il faut ""s’arracher les tripes"" pour pouvoir atteindre ce niveau d’excellence, c’est juste une constatation."
Je ne constate pas la même chose. Dans bien des domaines d’expression artistiques, ce n’est pas du tout la perfection technique qui emporte l’adhésion du public, mais la sensibilité, la délicatesse, parfois même la fragilité. Par exemple, les chanteuses avec des voix extraordinairement parfaites ne sont pas forcément le plus émouvantes, aussi bien dans le chant classique que dans la chanson populaire.
Il est évident qu’un certain niveau technique est nécessaire (ce point ne me semble pas discutable), mais une fois que l’on est "bon" dans son domaine, c’est plutôt le souffle de l’inspiration, le charisme, l’authenticité qui font faire la différence entre le virtuose de foire et l’artiste qui vous transporte.
Si l’on oublie cela, on risque de faire tomber l’art dans la performance sportive, donc dans le domaine de la "quantité" (plus vite, plus fort, plus haut, plus, plus, plus, etc.) Tout ce que l’homme fait dans le sport peut être mieux fait par une machine (essayez de battre à la course une moto en courant à côté ou de faire un concours d’haltérophilie contre une pelleteuse de chantier). L’artiste n’essaie pas de battre la machine sur son propre terrain (le monde du "plus"), il emprunte une autre voie (celle de l’âme). Donc attention au culte de "l’excellence" qui peut aussi être compris dans le sens d’un perfection mécanique ayant pour but de battre des records et de produire des singes savants devant des admirateurs du principe de puissance (plus, plus, plus, plus...)