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Commentaire de Dubitatif

sur SUISSE : « Marre des Français, ces profiteurs et envahisseurs. »


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Dubitatif 11 mai 2016 19:35

@Candide
Parlons en des droits régaliens :
- La justice et les forces de l’ordre, sous financées.
- La diplomatie et l’armée, inféodées à "l’atlantisme".
- Émission de la monnaie et souveraineté budgétaire, c’est l’Europe qui a pris le relais (et certaines branches libérales considèrent que ce n’est pas une fonction régalienne).

Et pour Adam Smith, une fonction supplémentaire : fournir des infrastructures et des institutions publiques, qui sont bénéfiques à la société, mais qu’un entrepreneur privé ne peut pas financer lui-même profitablement.

C’est sûr que vu comme ça, l’État Français n’est plus qu’une coquille vide qui ponctionne l’argent pour rembourser des dettes à des banques privées qui ne peuvent être remboursées (intérêts), puisque celui-ci ne peut plus émettre de monnaie ou de crédit d’investissement au taux basal ou zéro, mais dans l’état actuel des choses, ça serait l’Europe qui prendrait le relais (et ça ne serait pas mieux).

Parce que sans la création des infrastructures payées par nos impôts à tous (train,route, électricité, hydrographie, ...), on n’en serait pas là au niveau développement économique et possibilité de créer une activité.

Ce que vous proposez a été développé dans l’univers dystopique du roman CyberPunk "Le Neuromancien" de William Gibson,
- les multinationales détiennent le pouvoir,
- les état sont des coquilles vides,
- les employés n’ont plus de nation, mais appartiennent (propriété) aux entreprises,
- elles se font une guerre perpétuelles entre elles par milices interposées, enlève les employés concurrents qui ont des capacités qui les intéressent,
 - possèdent des brevets sur les sciences fondamentales comme les théorèmes mathématiques et physique qui empêchent la diffusion du savoir.

Quand on voit la dérive aux US (Monsanto qui a acheté blackwaters, le blocage du savoir par brevet sur des résultats mathématique, la volonté de détruire l’état), la police privatisée dans certaines villes, on n’en est pas si loin sur certains aspects.

Parce que si on supprime l’état, il faut quand même des structures transverses (Cf. Dunbar) et donc c’est le privé qui s’en occupera, donc au lieu de donner à Paul (état), on donnera à Pierre (privé), pas sûr qu’on soit gagnant.
Si tout est privé, il faudra payer pour tout individuellement* et fractionné sans économie d’échelles par regroupement des moyens, sauf à laisser se créer des monopoles privées, mais on aura rebouclé et on aura plus son mot à dire, vu qu’en cas de monopole, nous n’aurons plus le choix du service.
* Il faudra payer pour sortir de chez soi, littéralement, routes privées->payer l’utilisation au km, les routiers usent beaucoup plus les routes que les particuliers, les péages ne sont pas proportionnels à cette différence d’usure, pareil pour les routes actuellement publiques.
Disparition des domaines publics et des biens communs qui laissent un peu de vert et d’espace à la nature -> parcs privés comme aux US, etc, etc... Quid en cas de pollution de l’eau d’une nappe phréatique, a qui appartient elle ? Et si on peut acheter une nappe phréatique, faut-il faire payer la captation de celle-ci par un individu sur son terrain, qui décide que telle propriété appartient à untel ou untel ?

C’est possible sur des secteurs ou la concurrence est possible, mais dans les secteurs ou il y a de facto monopole ou un avantage de moyen et d’économie à centraliser, c’est débile.
L’exemple du rail en Angleterre a montré les limites de cette doctrine, pour dire, c’est la City qui a fait pression sur la mairie de Londres pour que le métro Londonien ne soit pas privatisé (en faisant leurs calculs, ils se sont aperçus qu’ils perdraient trop d’argent avec tous les retards et absences engendrées) et je ne crois pas qu’on peut qualifier la City de collectiviste.

Moi je suis prêt à discuter du poids de l’état, et de l’élaguer, de le réorganiser, ça reste quand même un garde fou contre le tout privatisé (tout doit avoir une valeur marchande, sauf que "la nature" ne s’achète pas et se fout pas mal des lois humaines, on va acheter les tremblements de terre, éruptions volcaniques,... ) et ce sont les mêmes réseaux qui sont dans les conseils d’administration ou dans la puissance publique.

C’est peut être séduisant de se dire que l’état est la source de tous nos problèmes, mais si on déroule la pelote jusqu’au bout, ce n’est pas aussi évident.

Donc est-ce vraiment l’état le problème ou les humains ?


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