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Commentaire de Joe Chip

sur La surpopulation mondiale ou comment rendre la mort indispensable ?


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Joe Chip Joe Chip 26 novembre 2016 11:23

@yoananda

Oui d’ailleurs la société de consommation libérale ne peut pas fonctionner économiquement sans gâchis et gaspillage. Le libéralisme est en effet fondé sur l’idée des "vices privés faisant le bien public" (Mandeville) et du luxe ("le superflu, chose nécessaire", Voltaire). Seule une société holiste, donc autoritaire et égalitariste, pourrait organiser l’économie dans le but de limiter le gâchis en répartissant équitablement le surplus.

Asimov dans ses romans dépeint très bien ce type de société néocommuniste où la surpopulation impose une gestion malthusienne des ressources (alimentation, logement, loisir, mais aussi gestion des files d’attente...) réparties entre des individus eux-même divisés en catégorie (A,B,C...) en fonction de leur utilité sociale. Plus on occupe une fonction essentielle, plus on est avantagé sur le plan matériel, en ayant accès à une alimentation plus naturelle et plus variée, à un logement plus grand, à une salle de bain individuelle, à des loisirs plus sophistiqués, à de plus nombreux jours de repos... c’est une sorte de communisme inversé où l’Etat s’assure que les ressources soient principalement attribuées aux individus jugés les plus utiles. On est proche de l’idéal saint-simmonien et scientiste : une oligarchie organisée rationnellement selon des critères scientifiques qui se substituent au principe d’autorité. 

Notre société fonctionne très différemment : inégalités croissantes (justifiées ou injustifiées) permettant à des individus, en nombre limité au départ (bourgeoisie) mais de plus en plus nombreux avec l’avènement des classes moyennes, d’accéder au luxe et au superflu, et donc de consommer plus que leurs besoins, d’où production de surplus réorienté marginalement vers les perdants du jeu social afin de limiter les possibilités de révolte (panem et circenses). Il y a donc une relation géométrique entre l’accroissement des inégalités et la quantité de biens gaspillés, l’idéologie du recyclage ne pouvant que limiter superficiellement ce phénomène, tout en ayant pour véritable objet d’apaiser la conscience de ceux qui peuvent consommer sans limitation ou presque. 


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