@mmbbb
Quand on
entend dire (et beaucoup de personnes le
disent) que l’Etat social français n’était plus adapté (et donc nécessitait une
réforme) la question qu’on peut légitimement se poser, c’est à quel contexte ne
l’était il plus ? La réponse est claire et nette : au néolibéralisme
mondialisé !
Donc ça n’a
pas vraiment de sens de penser d’un coté que le néolibéralisme mondialisé n’est
pas la cause de la déconstruction de l’Etat social mais de l’autre que l’Etat social devait se
réformer pour s’adapter à ce néolibéralisme mondialisé.
Pour que ce type
de raisonnement soit cohérent, il faut considérer que ce néolibéralisme est une
réalité indépassable, une sorte de phénomène naturel un peu comme la
gravitation universelle qui impose des déterminations contre lesquels on ne
peut rien faire d’autre que s’adapter. Ça permet d’éviter le débat sur les
choix qui ont été fait menant à sa mise en place puiqu’on
considère que ce n’est pas une manifestation de politiques qui ont été menées mais un phénomène spontané indépendant des volontés humaines.
Et aujourd’hui
encore, c’est à peu près ce qu’on répond à ceux qui expliquent que d’autres
politiques sont possibles et qu’on peut se protéger de la mondialisation
économique , "there is no alternative" tonnent leurs contradicteurs revendiquant
la scientificité de leur postulat alors qu’il ne s’agit en fait que d’une idéologie au service d’intérêts particuliers. Donc la question n’est plus
de savoir si ces politiques néolibérales mondialistes sont bonnes ou mauvaises
puisqu’elles sont amalgamées à un phénomène naturel et spontanée mais de savoir s’il
faut conserver ou non des pans d’Etat social. C’est un joli tour de passe passe
et la réponse à cette question est bien évidemment non. La conclusion à laquelle
on parvient en toute logique est que l’Etat social qui n’est
pas pertinent, un dinosaure du passé qui correspondait à une économie pas encore parvenue à maturité sur le plan du développement comme ce fut le cas de la France de l’après guerre.
Parce qu’au
fond , on peut faire tout les rafistolages administratifs et bureaucratiques
que l’on veut, rationaliser les dépenses de l’Etat et mettre en place des
politiques de discipline budgétaire , former autant d’ingénieurs de qualité que l’on veut , investir dans les infrastructures
que l’on souhaite ( ce sont des choses
qui se discutent et qu’il ne faut pas rejeter d’un revers de la main bien
évidemment ) mais la réalité est que l’Etat
social est incompatible dans le cadre d’un
néolibéralisme mondialisée ( particulièrement avec l’euro qui vient l’aggraver
). On peut tourner ça dans tous les sens, cette détermination (qui n’a rien de
naturelle et qui découle de choix politiques) est la plus forte.