@yoananda
Tu fais bien d’apporter ces précisions.
Je n’avais pas voulu trop développer ce point car le sens de mon propos était
qu’il n’y a pas, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, d’incompatibilité
entre l’action et la spiritualité. Ce sur quoi il me semblait important d’insister,
c’est qu’un maître authentique peut indiquer un chemin, mais il ne forcera
jamais à emprunter ce chemin. Il y a des tas de raisons karmiques qui font qu’un
disciple peut être amené à emprunter une voie mondaine et à se détourner
temporairement d’une voie plus abrupte, et il est inutile de vouloir accélérer
la maturation d’un disciple, de même qu’il est inutile de vouloir accélérer la
maturation d’un fruit. Donc ce que tu appelles « chipoter » ne l’est
pas en réalité, le tout est de s’entendre sur le sens du mot « demander » :
un maître authentique (je ne parle pas des faux gourous) te conseille, te
conseille vivement, te conseille fortement de suivre telle voie si tu veux
obtenir tel résultat, mais ce conseil n’a pas valeur de contrainte.
Cela étant dit, je suis bien conscient, et maQiavel a raison d’insister
là-dessus, que l’action politique est quelque chose de très spécifique. Les
notions de bien et de mal y sont complexes, et on est amené à faire des choix
qui ne sont ni complètement bons ni complètement mauvais. C’est pourquoi, comme
tu l’as dit, on peut très bien imaginer que pour un disciple trop dogmatique, la
pratique du pouvoir politique puisse être un bon moyen d’apprendre la
complexité du réel et le caractère relatif des notions de bien et de mal.