@Zatara
Si tu prends
l’exemple du nucléaire dissuasif, alors tu peux bien faire ce que tu veux chez
toi, et mettre en place un nouveau système se passant de ce délire économiquemondialiste
totalement excessif et sans fin ...
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Jusqu’à ce que tes concurrents développent des
systèmes anti missiles rendant par là même ta dissuasion nucléaire obsolète.
Le problème, c’est que si tu veux
être à la pointe dans le domaine de la technologie militaire, tu dois aussi l’être
dans le domaine du développement économique. Donc non, tu ne peux pas faire ce
que tu veux chez toi au risque de te faire exploser.
tu n’y es pas : le bétail humain (ou
du moins une certaine classe, voir 2) de type occidentale est beaucoup trop
chers pour le type d’économie qu’on veut mettre en place, pour sauvegarder le
système (du moins les règles les plus profitables)... C’est un nouveau niveau
de consommation par personne qu’on veut mettre en place. Et ça passe par la destruction
de la classe moyenne (ne pas oublié qu’historiquement, elle est bien celle qui
peut vraiment foutre la m....)
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Oui ça je le sais très bien. Ce que je voulais dire,
c’est que la question de la gestion des ressources n’est pas la finalité du jeu,
les ressources sont juste un moyen, la finalité c’est le contrôle du bétail
humain. En ce sens les réserves en ressource ne sont même pas le compte à
rebours car même en supposant qu’elles disparaissent, le bétail humain, lui, subsistera
et le jeu continuera sur de nouvelles bases.
La classe moyenne détruite, ceux qui en faisaient partie
resteront du bétail humain.
-je reprendrai en détail, au besoin, ton deuxième post plus
tard...
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Ok, dans ce cas je termine.
Quand on parle d’autonomie, là on
commence à se rapprocher de ce qu’est la souveraineté. La souveraineté pourrait
se définir comme l’autonomie politique. On a dit plus haut que la liberté de
décision totale est une illusion car il existe un cadre structurel qui limite
la liberté, un peu comme une autoroute limite les mouvements d’une auto. Mais
ce n’est pas parce qu’il existe des contraintes structurelles que les
déterminations sont totales, le conducteur est limité par l’autoroute et par
les capacités de son automobile mais il peut rouler à différentes vitesses,
choisir sa direction, sa destination, les personnes avec lesquelles il roule
etc. C’est dans cet intervalle de liberté que s’exprime la souveraineté. La
souveraineté est donc, pour une communauté politique, la liberté de décider à
l’intérieur de ce cadre structurant. Ce n’est pas l’indépendance car la liberté
de décider consiste aussi à faire le choix de ses dépendances. Par contre, le
choix des dépendances ne doit pas être hétéronome, c’est-à-dire imposée par une
entité extérieure à cette communauté politique.
Par exemple, une nation est riche
en ressource pétrolière mais ne dispose pas de la technologie et du savoir
faire pour l’extraire. Des compagnies américaines et chinoises sont intéressées
par ce marché. Cette nation, si elle est souveraine, peut choisir en fonction de ses intérêts à
qui elle accordera ce marché (et donc elle choisi le sens de sa dépendance).
Elle peut aussi résilier le contrat d’exploitation avec la compagnie qui aura
remporté le marché et en signer un avec une autre (conformément aux termes du
contrat qui sera signé entre les parties évidemment). Elle peut aussi faire le
choix de développer ses propres capacités d’exploitations (qu’elle réussisse à
le faire ou non, c’est un des choix qui s’offre à elle si elle estime en avoir
les capacités). Par contre, pour une
communauté politique qui n’est pas souveraine, ce choix ne lui revient pas, d’autres
décident à sa place (et forcément dans leurs intérêts qui ne sont pas
obligatoirement ceux de cette communauté).
La souveraineté implique donc de
choisir librement ses dépendances économiques ou de développer des secteurs
d’autonomie économiques. L’indépendance économique est une notion obsolète mais
des secteurs économiques peuvent être autonomes et si ces autonomies augmentent
la puissance de la communauté politique concernée, alors elles deviennent
stratégiques. Par exemple, les communautés politiques qui disposent d’une
autonomie productive dans le secteur militaro -industriel disposent d’un
avantage stratégique sur celles qui sont obligés d’importer leurs matériels (à
qualité et quantité égales), c’est facile à comprendre, les contraintes
extérieures sont moindres sur les premières que sur les secondes, il y’a un gain
de puissance pour celle qui sont autonomes. Par contre, les premières comme les
secondes peuvent être souveraines : les premières feront le choix de
conserver leur complexe militaro-industriel et décideront des stratégies pour
le faire évoluer, les secondes, elles, se contenteront de choisir leurs
fournisseurs. A cet exemple, on voit que souveraineté et puissance, ce n’est
pas la même chose, ces notions expriment des réalités différentes.
La souveraineté implique aussi
l’autonomie culturelle, c’est-à-dire la liberté de choisir la direction dans
laquelle faire évoluer ses propres référents culturels et de choisir quels
référents étrangers leur intégrer. Ce n’est donc pas la même chose que
l’indépendance culturelle.
La souveraineté a deux
composantes : celle de la communauté politique et celle des membres de la
communauté politique. Si la communauté politique dont il est question est
nationale, on parlera alors pour elle de souveraineté nationale. La
souveraineté de celle de ses membres, c’est la souveraineté populaire. La
souveraineté populaire implique l’existence de la souveraineté nationale. Par
contre, la souveraineté nationale n’implique pas l’existence d’une souveraineté
populaire (c’est le cas de figure le plus fréquent, en général, quand une nation
est souveraine, cette souveraineté est incarnée et exercée par son élite).
Quand tu dis que la souveraineté
ne peut se réduire à un ensemble de loi tu as raison mais une nation qui ne
produit plus ses normes (les règles à suivre, les principes de conduites) ou
qui ne les fait pas respecter ne peut pas être souveraine. De la même manière
que la souveraineté ne peut se réduire au contrôle de la politique monétaire
mais une nation qui ne bat pas sa monnaie ne peut pas être souveraine.
PS : J’ai vu le film Bronson.