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Commentaire de Joe Chip

sur Qui se cache derrière l'indépendance de la catalogne ?


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Joe Chip Joe Chip 28 octobre 2017 23:37

@maître soucoupiste

Le hic, c’est que les indépendantistes catalans ont toujours eu pour objectif d’adhérer à l’UE, c’est très clair, tout comme les Ecossais et les autres qui devraient suivre. 

Sur le fond, c’est amusant de voir les souveraino-souverainistes et les pourfendeurs de l’Etat-Nation se renvoyer à la figure les mêmes arguments binaires et complotistes : mondialistes ! suppôt du capitalisme ! valets du NWO ! Les premiers (Asselineau) nous expliquent que l’UE promeut le régionalisme pour détruire les Etats-Nations au profit des méchants naméricains et du mondialisme. Les seconds rétorquent que les Etats-Nations sont la courroie de transmission de l’UE dans la domination mondialiste contre les petites régions indépendantes... 

Ce qui prouve bien au passage la vacuité absolue de ces arguments interchangeables qui permettent de défendre tout et son contraire. Il n’y a pas de programme "mondialiste" avec destruction programmée des Etats ou des régions au profit de la gouvernance globale.  

On voit très bien dans le cas de la Catalogne que les banques et les entreprises ont déjà fait leurs choix : c’est Madrid. Pas parce que les "mondialistes" favorisent l’"Etat central" ou le "jacobinisme", mais parce que les indépendantistes catalans ont raté leur coup politique et livrent seulement une guerre de communication et d’images au gouvernement espagnol, qui a trop tardivement compris le piège. En réalité, Puigdemont a bluffé en pariant sur l’émotion internationale que déclencherait la répression "jacobine". Il n’a pas réussi à trouver des soutiens étrangers, il n’a pas réussi à rassurer les milieux économiques et patronaux (plutôt nationalistes). Il ne lui reste plus que la carte de la surenchère politique en s’appuyant sur le noyau dur des indépendantistes, dont le monde découvre la radicalité, loin des clichés sympathiques sur la région "cosmopolite". Les militants d’extrême-gauche, le mélange incestueux des revendications ethniques et sociales, le chauvinisme linguistique et une identité catalane construite sur une victimisation historique largement fantasmée. Et quelques slogans en anglais pour l’image et les médias étrangers n’y changeront rien. 

Le capital a horreur de l’instabilité. Qu’est-ce que la Suisse, la Chine, le Luxembourg, les îles Caïman, l’Allemagne et Singapour ont en commun ? La stabilité. Le nationalisme chinois, le capital s’en arrange, tout comme il s’arrange du fédéralisme des Suisses ou de l’étatisme français.


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