@Jean Robin "vous avez raison, on pendait les homosexuels dans les rues de Genève, et
la milice protestante fouettait en public les femmes ne portant pas la
burka."
Quasiment, le calvinisme c’est bien la méthode Taliban :
"Pendant des heures, car il est dit dans les ordonnances qu’il "faut prendre le temps pour procéder à loisir à l’inspection", d’honorables vieillards aux cheveux blancs doivent, tels des écoliers, répondre à une foule de questions, soit que l’on veuille se rendre compte qu’ils savent bien leurs prières ou que l’on désire qu’ils expliquent pourquoi ils n’ont pas assisté au dernier prêche de Calvin.
Mais la "visitation" n’est pas du tout terminée avec cela. Cette Gestapo des moeurs fourre son nez partout. Elle s’assure que les robes des femmes ne sont ni trop longues ni trop courtes, qu’elles n’ont pas de ruches superflues ou des jours exagérés, compte les bagues que l’on a aux doigts et les chaussures qui sont dans l’armoire. Du cabinet de toilette elle passe à la salle à manger, pour voir si on n’a pas ajouté au seul plat permis une petite soupe ou un morceau de viande, ou si l’on n’a pas caché quelque part une friandise ou de la confiture.
Et le pieux policier poursuit son inspection dans toutes les pièces. Il regarde dans la bibliothèque pour savoir si elle ne contient pas de livres ne portant pas le sceau de la censure consistoire, fouille dans les tiroirs pour voir si par hasard on n’y a pas caché une image sainte ou un chapelet. Il interroge les domestiques pour leur demander des renseignements sur leurs maîtres, les enfants pour qu’ils leur en donnent sur leurs parents.
En même temps, il prête l’oreille du côté de la rue pour s’assurer que personne n’y chante un chant profane, ne joue d’un instrument quelconque ou ne s’abandonne au vice diabolique de la gaieté. Car désormais, à Genève, on traque sans merci toute "paillardise", toute forme de plaisir, et malheur au bourgeois qui se laisse surprendre à entrer, après le travail, dans une taverne pour y boire un verre de vin, ou à jouer aux dés ou aux cartes !"
[...]
"Ces gardiens des moeurs sont partout présents et infatigables : le soir, ils vont et viennent à travers les bosquets obscurs qui bordent le Rhône pour voir s’il ne s’y trouve pas un couple d’amoureux en train d’échanger des baisers. Ils fouillent les lits des auberges et les coffres des voyageurs. Ils ouvrent toutes les lettres qui sortent de Genève, comme celles qui viennent du dehors, et la vigilance admirablement organisée du Consistoire s’étend très loin au-delà des murs de la ville."
Stefan Zweig - "Conscience contre violence" p69-71
Si c’est ce régime que vous voulez instaurer et qui vous fait fantasmer, libre à vous de le pratiquer en Polynésie, mais pas en France métropolitaine.