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Commentaire de Belenos

sur 80km/h un internaute répond au 1er Ministre ....


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Belenos Belenos 21 mai 2018 00:08

@Qirotatif
"On dévie du sujet. Mais en réalité, la perte d’autorité de l’autorité publique n’est pas liée à cela, du moins c’est à mon avis périphérique : ce phénomène est lié aux politiques de laxisme généralisé." 

Je comprends que le laxisme soit un problème mais la vérité se situe rarement dans une logique unidimensionnelle (sur une ligne). L’autorité n’est pas seulement la capacité de faire peur. Elle doit avoir du sens. L’autorité qui n’a plus de sens, c’est seulement la puissance d’intimidation. L’Etat qui n’est plus que cela entre en concurrence avec d’autres puissances d’intimidation. C’est un problème qui se rencontre fréquemment lorsque la corruption (au sens large) de la puissance publique implique qu’il soit possible pour l’homme de la rue de considérer le chef de la mafia (ou de n’importe quelle tribu) comme une autorité au moins aussi compétente et valable que le juge. Pour faire sens, la loi ne doit pas être absurde mais s’accorder relativement avec les intuitions morales de la population. L’exemple de la période de la prohibition au Etats-Unis est très intéressant. Au départ, l’intention était "bonne" mais irréaliste et donc sa mise en application fut une hypocrisie débile. D’une part, les sanctions étaient lourdes quand elles tombaient - donc il n’y avait pas de laxisme à proprement parler - mais d’autre part la police était largement corrompue - de sorte qu’il n’y avait plus d’autorité légitime. Le problème de la légitimité est d’ailleurs constant dans toute l’histoire des Etats-Unis (très présent dans le genre de film "western"), c’est une sorte de fil conducteur des Pères fondateurs jusqu’à maintenant. Bref, l’Etat ne doit pas seulement être fort, il doit en même temps être incorruptible. Les deux choses sont liées. Dans le domaine de la sécurité routière, plus personne n’y croit : chacun subit la violence de l’Etat comme une puissance d’intimidation extérieure et non comme la manifestation d’un capital social commun dans lequel nous pouvons nous reconnaître. Quel est le sentiment général ? C’est que le policier est là pour aider l’actionnaire de la société de radars à faire de juteux profit. C’est une petite partie d’un processus de décomposition qui par accumulation pourrait un jour éclater en guerre civile. ou peut-être plus exactement en pourrissement généralisé (chacun pour soi et sauve qui peut). 


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