• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de Sutter Kane

sur "Shoah" de Claude Lanzmann


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Sutter Kane Sutter Kane 9 juillet 2018 01:58

@Hijack ...
Faurisson est un militant négationniste. En prétendant qu’il est révisionniste, vous reprenez la rhétorique négationniste.

On ne discute pas avec les négationnistes (qui sont des falsificateurs). Cela laisserait penser que les deux thèses en présence se valent, ce qui n’est pas le cas. Tout a déjà été réfuté depuis belle lurette (mais pour le savoir il faut lire des livres...) :

"Le point commun de ces analyses du discours est d’en mettre en évidence le caractère pseudo-scientifique, les artifices et la démarche manipulatrice à la suite de Pierre Vidal-Naquet pour qui « il est vrai qu’il est absolument impossible de débattre avec Faurisson. Ce débat, qu’il ne cesse de réclamer, est exclu parce que son mode d’argumentation — ce que j’ai appelé son utilisation de la preuve non ontologique — rend la discussion inutile. Il est vrai que tenter de débattre serait admettre l’inadmissible argument des deux « écoles historiques », la « révisionniste » et l’« exterminationniste ». Il y aurait, comme ose l’affirmer un tract d’octobre 1980 signé par différents groupes de l’« ultra-gauche », les « partisans de l’existence des « chambres à gaz » homicides » et les autres, comme il y a les partisans de la chronologie haute ou de la chronologie basse pour les tyrans de Corinthe, comme il y a à Princeton et à Berkeley deux écoles qui se disputent pour savoir ce que fut, vraiment, le calendrier attique. Quand on sait comment travaillent MM. les révisionnistes, cette idée a quelque chose d’obscène ».

Pour Yves Ternon, « […] les faits sont maltraités. La réponse est déjà donnée avant que la question soit posée. La pensée totalitaire agresse les faits, elle les supprime, les transforme, les malaxe ou les déforme. Les événements, de même que les hommes, sont utilisés comme les moyens d’une fin préétablie. Abusés ou perfides, les Rassinier, Faurisson, Butz, Harwood ne sont que les émanations fétides des poubelles d’une internationale raciste qui cherche en vain une crédibilité politique par des manœuvres grossières ne méritant même pas une analyse ». François Bédarida y voit « derrière une feuille de vigne de scientificité », la conjonction des « faux-semblant de la méthode hypercritique », de « failles de raisonnement » confinant au « charlatanisme » et enfin de la théorie du complot. François Rastier souligne pour sa part un double effet de glissement « du politique au scientifique dans le discours négationniste, qui mime à s’y méprendre le positivisme ordinaire des sciences humaines ; du scientifique au judiciaire quand, dans un article « savant », Robert Faurisson accuse Primo Levi d’être un « faux témoin » par syllepse sur l’acception historique et l’acception judiciaire ». Deborah Lipstadt souligne quant à elle la faculté remarquable de Faurisson à réécrire les faits qui lui conviennent tout en niant ceux qui iraient à l’encontre de ses présupposés. Pour Nicole Lapierre, enfin, « La méthode faurissonienne repose sur une stratégie argumentative qui renvoie la charge probatoire à ses adversaires et l’invalide dans un même mouvement […] Par cette « intimidation de l’ultra-preuve », ils entretiennent délibérément la confusion entre critique des sources et critiques des preuve […] ».

En définitive, seuls les soutiens politiques les plus extrémistes de Robert Faurisson prétendent encore que ses publications auraient un caractère scientifique. C’est le cas en particulier en France du Front national des années 1980 et 1990, et de ses dirigeants Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch."


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès