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Commentaire de Qirotatif

sur Alain Wagner : La colonisation islamique de l'Europe


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Qirotatif Qirotatif 12 septembre 2018 18:44

@le celte
On est un peu HS et ça ne me dérange pas en soi, mais disons que la naissance de l’islam, la construction idéologique, l’historiographie, etc. sont des questions importantes bien que toutes autres que sa stratégie contemporaine de diffusion. 

Chabbi est une historienne (qui s’intéresse au soufisme en autres) qui a une approche anthropo du coran et de l’islam en général et c’est effectivement intéressant (à dire vrai, je ne l’ai pas lue, juste écoutée) : si on veut faire le lien avec AVV (qui est un militant qui dispense des formations à des militants, mais aussi plus largement, parce qu’il estime que cet aspect - la stratégie de l’islamisation - est passée sous silence dans les MSM qui nous vendent une simple religion comme n’importe qu’elle autre... ce qu’elle n’est évidemment pas) Chabbi démontre, sans en avoir l’intention, qu’il y a une problématique centrale en islam qui commence dés l’origine : l’altérité. A mon avis, AVV se désintéresse totalement des origines de l’islam et dans une certaine mesure je le comprends parfaitement : qu’est-ce que cela change pour nous ? A la rigueur plus intéressants sont les 3-4 siècles qui suivent la mort du prophète des muz, la manière dont les successeurs (litt. "calife") se sont représentés le chef de guerre ex-caravanier sédentarisé et ont instrumentalisés ses prétendus faits et gestes afin d’asseoir leurs dominations respectives.

Si elle distingue à juste titre le récit coranique et son contexte singulier de ce qu’est devenu l’islam dés la mort de son fondateur (qui ne l’est pas en réalité... bon là on va partir loin avec cette seule question smiley ) puis plus tardivement (c’est la partie en réalité la plus complexe : la (re)construction et ses étapes successives, les motivations politiques de celle-ci, le contexte de la conquête et ses différences dans les réactions des peuples conquis, etc.) elle se fonde sur un récit qui a été réécrit, remanié. La critique que j’en ferais c’est qu’il n’est pas toujours clair (ça l’est peut-être dans ses livres) de quel coran elle parle exactement. 

Toujours est-il que ce récit est démenti par les recherches récentes (archéo, historique, linguistique, etc.). Lammens et d’autres avaient déjà l’intuition d’un récit incohérent et impossible, d’autres historiens (depuis en gros les années 50-60) l’ont démontré.

Nous avons un soucis récurrent avec l’islam (pas seulement l’islam mais cela est très marquant pour ce culte) qui découle des sources. En l’occurrence la tradition ne cesse de dire tout et son contraire. Nombre d’entre elles nous parlent d’un homme au solide appétit, un jouisseur (de femmes, de bouffe, de parfums...) tandis que d’autres nous parlent d’un homme à la pauvreté volontaire (zuhd). Rien que la mort de cet homme et la maladie soudaine qui l’aurait frappé ouvre la voie à tout un tas de spéculations (voir l’"enquête" de Hela Ourdi "Les derniers jours de Muhammad"). Quant au coran, toutes les approches mènent au même résultat : dernièrement la théorie des codes (sorte d’algorithme de structures syntaxiques visant à démêler la signature caractéristique de son auteur) de Jean-Jacques VValter démontre que le coran aurait 50 auteurs différents et aurait été rédigé sur 200 ans à partir d’Othman qui a rassembleé les feuilles de palmiers, les peaux de chèvres et autres sur lesquelles les scribes de momo avaient noté la prétendue récitation. L’assemblage avec rajouts et suppléments concoctés au fur et à mesure des conquêtes a achevé de rendre ce texte pour ce qu’il est : un bricolage. 


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