Sophia Chikirou avait une triple
casquette :
1- elle était la maîtresse de Jean-Luc Mélenchon
2-
elle était directrice de la communication
3- elle était
prestataire de la campagne de Jean-Luc Mélenchon.
C’est cette triple casquette de
Sophia Chikirou qui est le problème.
L’argent des cotisations des adhérents
de La France Insoumise servait à enrichir Sophia Chikirou, la
maîtresse de Jean-Luc Mélenchon.
Le parti La France Insoumise a versé
1,2 million d’euros à l’entreprise MEDIASCOP, qui appartient à
Sophia Chikirou ! 1,2 million d’euros ! Merci pour elle, les cocus !
Campagne de Jean-Luc Mélenchon :
certains documents contredisent les propos de Sophia Chikirou.
Après les propos de
l’ex-directrice de communication du candidat de La France insoumise
mardi sur BFMTV, la cellule investigation de franceinfo souligne
pourquoi certains arguments de Sophia Chikirou sont contestables.
"Ni surfacturation, ni
enrichissement personnel, ni détournement de fonds publics",
a-t-elle affirmé. Sur le fond, certains des arguments qu’elle a
avancés sont pourtant contredits par l’enquête de franceinfo
et des documents que la cellule investigation révèle.
1- Ce qu’a dit Sophia Chikirou : "Moi
je n’étais pas donneur d’ordre. J’étais prestataire. Les
donneurs d’ordre sont Manuel Bompard, le directeur de campagne, et
la mandataire financier."
Sophia Chikirou conteste donc qu’elle
ait eu une double casquette sur la campagne de Jean-Luc Mélenchon :
à la fois donneuse d’ordre en tant que directrice de la
communication et fournisseur, via sa société qui a facturé pour
près de 1,2 millions d’euros de prestations. Cette singularité,
qu’on ne retrouve chez aucun des concurrents de Jean-Luc Mélenchon,
avait contribué à fonder le signalement qu’a effectué la
commission des comptes de campagne auprès du procureur de la
République de Paris. Bien que cette situation n’ait rien d’illégal
en soi, Sophia Chikirou a tenté de minimiser son rôle au sein
de l’équipe de campagne le réduisant à celui de simple
"prestataire". Pourtant, un document fourni par l’équipe
de Jean-Luc Mélenchon à la commission semble infirmer ses
déclarations. Cet organigramme de campagne recense tous les postes
de l’équipe du candidat. Sophia Chikirou y est bien présentée
comme directrice de la communication.
Un autre point semble fragiliser la
position de la communicante. Elle affirme que les vrais donneurs
d’ordre étaient le directeur de campagne, Manuel Bompard, et la
mandataire financière, Marie-Pierre Oprandi. Eux seuls, selon sa
présentation, avaient la faculté de passer commande au nom du
candidat. Ce devrait donc être le cas des spots de campagne diffusés
sur le réseau France Télévisions et réalisés par la société
Story Circus pour un montant de 100 000 euros. Pourtant, c’est bien
Mediascop qui semble avoir commandé ces spots puisqu’ils
apparaissent sur la facture de la société de Sophia Chikirou qui
les refacture à l’association de campagne de Jean Luc-Mélenchon.
Si ces spots ont effectivement été commandés par Manuel Bompard ou
la mandataire Marie-Pierre Oprandi, pourquoi ne sont-ils pas
directement facturés à l’association de financement ?
Par ailleurs, franceinfo n’a trouvé
trace d’aucun devis, contrat cadre, ou suivi de commande concernant
Mediascop dans les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon.
2- Ce qu’a dit Sophia Chikirou : "On
a 39 discours dont on extrait les audios […] vous créez le réseau
social, vous l’organisez, vous éditorialisez, vous publiez, ce ne
sont pas des manipulations rapides. […] ça doit prendre au bas mot
4-5 jours de travail."
Sophia Chikirou fait là référence à
une prestation que franceinfo a relevée et qualifiée de
"chère" sur une des deux factures de Mediascop :
l’extraction et la publication des discours audio de Jean-Luc
Mélenchon sur le réseau social Soundcloud. Chaque discours mis en
ligne était facturé 250 euros hors taxe. La cellule
investigation de franceinfo affirme que cette manipulation prend
environ 10 minutes à être effectuée.
Tout d’abord il s’agit de 19
discours et non de 39. Pour justifier son tarif, Sophia Chikirou
ajoute donc à la prestation indiquée sur la facture le temps de
création d’un compte Soundcloud (qui s’apparente à un compte
Facebook) et le fait d’ajouter un titre et un commentaire au
fichier sonore que l’on publie. En estimant à une heure le temps
de création du compte, qui s’apparente à un compte Facebook, avec
une photo, et à cinq minutes le temps pour ajouter un titre,
ajoutons une heure pour la gestion du compte, nous arriverions donc à
environ 6,5 heures de travail facturées 4750 euros hors taxe.
Par ailleurs, la gestion du compte
Soundcloud est déjà indiquée plus haut sur la facture, au milieu
des tâches facturées dans le cadre du travail des community
managers.
3- Ce qu’a dit Sophia Chikirou : "Je
n’ai jamais eu un salaire plus de trois fois plus élevé que le
salaire le plus bas dans mon entreprise. C’est un principe. J’ai
créé Mediascop en 2011, c’était une SCOP. Le salaire le plus
bas, c’est 1 300-1 400 euros, moi je suis à fois trois."
Si on comprend bien Sophia Chikirou, le
salaire de dirigeante que lui verserait sa société serait de
l’ordre de 4000 euros nets mensuels. Mais la présidente de
Mediascop ne dit rien de ses revenus supplémentaires en tant
qu’actionnaire unique de la société. Tout d’abord, constatons
qu’en mars 2017, Mediascop a abandonné le statut de SCOP (société
coopérative) pour celui de SASU (société par actions simplifiée à
associé unique). Cette transition lui permet de pouvoir se rémunérer
également en dividendes. Ce qu’elle va faire dès le 30 juin 2017
au moment où elle clôture ses comptes de l’année 2016.
Que constate-t-on ? Mediascop réalise
162 900 euros de chiffre d’affaires en 2016. Ce chiffre correspond
aux premiers versements de l’association de campagne de Jean-Luc
Mélenchon pour la période de septembre à décembre 2016. La
société n’avait quasiment pas d’activité les mois précédents
la campagne et avait fait zéro euro de chiffres d’affaires en
2015. Grâce à ces premiers versements, Sophia Chikirou va se payer
un salaire de 6 750 euros pour l’ensemble de l’année 2016. Et
dans le même temps, elle décide de se verser 64 000 euros de
dividendes grâce au bénéfice réalisé sur les quatre premiers
mois de la campagne.
Le choix qui consiste, pour un chef
d’entreprise, à se verser une faible rémunération et un fort
dividende permet d’échapper aux cotisations sociales sur les
salaires. L’actionnaire ne paie que la CSG/CRDS (15,5%) puis ses
impôts comme sur tout revenu. En clair, sur les quatre premiers mois
de la campagne où sa société intervient, Sophia Chikirou touche au
plus 1 700 euros par mois de salaire et environ 54 000 euros de
dividendes une fois la CSG payée.
Reste cette question : combien a-t-elle
touché salaires et dividendes inclus en 2017, alors que sa société
va encaisser près de 800 000 euros hors taxes de la part de
l’association de campagne de Jean-Luc Mélenchon ? Mediascop n’a
pas publié ses comptes pour cette année-là, grâce à une
disposition légale propre au statut des SASU.
https://www.francetvinfo.fr/politique/melenchon/campagne-de-jean-luc-melenchon-apres-les-dementis-de-sophia-chikirou-la-cellule-investigation-de-franceinfo-maintient-ses-revelations_3001119.html