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Commentaire de maQiavel

sur Poutine, Erdogan, Merkel, Macron réunis à Istanbul pour discuter de la Syrie


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maQiavel maQiavel 31 octobre 2018 21:38

@Joe Chip

-Sur le siège du conseil de sécurité, j’ai pris la précaution de m’exprimer au conditionnel et de parler de rumeurs, je n’ai donc pas de source officielle puisqu’il ne s’agit pas d’une information vérifiable, vérifiée et incontestable. Ça n’en fait pas une fausse information pour autant, il faudrait vérifier pour se prononcer définitivement mais jusque-là cela me parait pas du tout absurde car comme je l’ai dit, ça fait quelques années qu’il existe des signaux officieux qui vont dans ce sens et il ne me parait pas non plus grotesque que ceux qui travaillent sur cet éventuel dossier ne veuillent faire aucune déclaration officielle dans la presse tant que les négociations n’auront pas progressées.

Du reste, un tel projet ne me parait pas du tout irréalisable sur le plan formel car il ne passe pas forcément par l’amendement de la charte des nations, il suffirait par exemple de limiter l’usage de la voix française au conseil de sécurité (et qui restera donc telle selon les formalités onusiennes ) par des procédures préalables qui auraient lieu en amont au sein des institutions européennes. Ainsi la France garderait formellement son siège au conseil de sécurité (donc pas de modification de la charte) mais sa voix et ses choix seraient en réalité prédéterminée au niveau de l’UE ( qui ne concerne pas les nations unies ) , de ce coté là j’ai une totale confiance en la capacité des fonctionnaires européistes de nous concocter un petit montage bureaucratique et de créer un nouveau traité européen qui contraindrait la France à ne pas user de sa voix au conseil de sécurité de façon souveraine.

-Concernant le partage de la dissuasion nucléaire , de manière générale s’en tenir de façon hyper rigoureuse aux formulations diplomatiques ne permet pas de comprendre les tenants et les aboutissants des relations internationales , elles ne permettent pas d’en comprendre les logiques profondes et les rapports de force qui sont à l’œuvre , précisément parce qu’elles sont « diplomatiques » ( c’est-à-dire exprimée avec tact et prudence , raison pour laquelle les décryptages sont nécessaires pour comprendre les non-dits » ).

Si la France et l’Allemagne ont prévu d’intégrer une dimension de sécurité et de défense incluant le fait que la dissuasion nucléaire française participe à la défense de l’Allemagne, c’est qu’il y’a une raison qui se fonde sur un intérêt mutuel , il y’a en amont une logique qui se déploie. De toute évidence la seule dissuasion nucléaire américaine ne suffit plus à l’Allemagne pour certaines raisons (qui tiennent peut-être à la nécessaire diminution de l’influence militaire américaine dans un contexte d’exacerbation des rivalités économiques germano-américaine) et elle tient à la contrebalancer par la dissuasion française (sans pour autant se mettre les américains à dos par l’usage de formulations trop directe). Si cela est juste, quel est l’aboutissement de cette logique ? Au partage de la dissuasion nucléaire avec la France. C’est en effet le meilleur moyen de réduire la dépendance qu’a l’Allemagne vis-à-vis des Etats unis. Une nécessité qui peut être légitimé sur le plan de la narrative par les propos du président américain qui demande lui-même aux européens de prendre en charge leur défense eux mêmes. Alors ce partage ne se fera peut-être pas l’année prochaine ou dans deux ans , c’est un processus qui peut prendre cinq , dix voir quinze ans mais la logique qui mène à inscrire dans un traité que la dissuasion nucléaire française participe à la défense de l’Allemagne y aboutit ( il faut bien comprendre ce que cette formule implique sur le plan technique).


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