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Commentaire de Joe Chip

sur Aurélien Taché (LREM) : « Le fait de transférer une grande partie de la souveraineté nationale au niveau européen, c'est ce que l'on va proposer aux élections européennes »


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Joe Chip Joe Chip 4 décembre 2018 11:19

@Qirotatif

C’est surtout les raisons invoquées à ce transfert de souveraineté qui interpellent. Il n’est même plus question de défendre le projet d’une hypothétique "souveraineté européenne" d’inspiration fédéraliste et française renvoyant à la construction européenne mythifiée des années 50 et 60 mais tout simplement d’amener des arguments suffisamment tangibles pour convaincre les Allemands de faire des concessions en matière budgétaire et mettre au pot collectif une partie de leurs excédents.

En gros : le transfert du siège permanent sans compter tous les coûts de notre défense financés par le contribuable français est le prix à payer pour un budget commun embryonnaire de la zone euro, devenue l’unique obsession européenne des élites françaises. 

Cela confirme aussi qu’en Allemagne, l’appétit vient en mangeant. Non seulement les Allemands sont parvenus à faire financer leur réunification par l’Europe, mais ensuite à profiter de l’avantage structurel de l’euro pour accumuler des excédents avec lesquels  cerise sur le gâteau — ils entendent in fine nous payer  entendre, nous dépouiller de — nos derniers outils de souveraineté tandis qu’ils auront pu méthodiquement reconstruire la leur sous le paravent de l’UE ! 

Nous continuons en fait de payer l’erreur historique d’un Mitterrand hanté par la résurgence d’une Allemagne hégémonique et qui dans le but de s’en prémunir accepta donc toutes les conditions mises par Kohl à "l’arrimage" de l’Allemagne réunifiée à la construction européenne, conditions qui portaient principalement sur la monnaie unique : 


https://www.humanite.fr/kohl-le-chancelier-qui-fit-chanter-leurope-637525

(oui c’est l’humanité mais l’article est excellent)

Evidemment, les macroniens ne présenteront pas les choses de manières aussi ingénue et frontale durant la campagne pour les européennes. Le petit cuistre Taché a déjà corrigé ses propos sur Tweeter et nous sert en avant-première les éléments de langage de la campagne :

Stop aux fausses polémiques ! La construction d’une souveraineté (européenne) a toujours été au coeur du projet d’@enmarchefr. Elle est indissociable & complémentaire de la souveraineté nationale. La France sera+ forte dans une Europe + forte.
Emploi, armée, immigration, transition écologique ; ces grands défis ne pourront être résolus sans l’#Europe. Un budget & une politique fiscale et sociale (européenne)
permettront de faire des économies et assureront une meilleure protection des travailleurs français. @LaREM_AN
Votre projet c’est une (France) qui se recroqueville & meurt à petit feu. C’est dans une Europe+ forte que la France pourra faire face aux défis mondiaux.

Bref, le baratin habituel sur la petite France "recroquevillée" et mourante (bâton) et la carotte de "l’Europe sociale" placée sou le nez du couillon de votant. Là où ça devient inquiétant, c’est qu’ils n’envisagent pas de soumettre ce transfert potentiel du siège permanent à un référendum. Ils interpréteront encore une fois un résultat positif aux élections européennes (sur le thème "nous sauf le chaos économique et le retour des chemises brunes") comme un assentiment de l’électorat à leur projet. 

Malheureusement, on peut envisager le pire puisque le "camp" souverainiste en fait n’existe pas, comme l’a très bien analysé Julien Rochedy. On se retrouve avec une offre politique pléthorique allant de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, fragmentée entre des acteurs qui soit se livrent une concurrence aussi féroce que frivole dès qu’ils sont sur la même ligne politique, soit restent cramponnés à leur marotte ou à leur petit parti groupusculaire en prétendant posséder la vérité unique et universelle. 

Il est quand même hallucinant de voir les crétins de l’UPR tancer les gilets jaunes du haut de leur 0,5% en les accusant quasiment de livrer un combat d’arrière-garde sous prétexte qu’ils ne gueulaient pas "article 50 !" dans la rue. Une occasion unique de se constituer une vraie base sociologique qu’Asselineau, toujours aussi à côté de la plaque politiquement parlant car encombré par un narcissisme élitaire incorrigible le conduisant à toujours vouloir faire la leçon au lieu d’essayer d’apprendre un peu, a gâché. Mais cela montre que l’UPR n’est pas un parti populaire et donc pas une solution.


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