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Commentaire de Qirotatif

sur Fabrice Epelboin : Les Gilets jaunes et l'usage sombre des réseaux sociaux


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Qirotatif Qirotatif 10 décembre 2018 09:11

@Deepnofin
Il est en effet faux de prétendre qu’elle est "totalement absente", néanmoins il suffit de regarder les images, d’aller sur les rond-points en province pour constater la réalité qui est, qu’en grande majorité, il s’agit d’autochtones. 
Cette histoire de "cités abandonnées par l’Etat" est une simplification d’un phénomène plus complexe : l’Etat a au contraire investi des dizaines de milliards d’€ dans la politique de la ville. Il existe même une discrimination positive dans un certain nombre d’institutions (dans les études par exemple  sciences po mais ce n’est pas la seule école  où des candidats moins bons passent devant des candidats plus brillants, mais aussi dans des entreprises d’Etat telles que la RATP...). Il existe des cités abandonnées tout comme des villages abandonnés. Pourtant dans le second cas les gens ne brulent pas la voiture de leur voisin pour exprimer leur colère. Il y a un pb d’éducation indéniable, des modèles familiaux qui ne fonctionnent pas. Un certain nombre d’ouvrages (Obertone, Pince, etc.) démontrent également que l’immigration a en réalité un coût colossal (en consommation de prestations sociales, de coûts de sécurité, etc.) alors même que l’on explique depuis des décennies aux Français que c’est une chance. Nous sommes par ailleurs le pays qui redistribue le plus au monde (15% de la redistribution sociale est assurée par la seule France ! 58% du PIB est de la dépense publique, ce qui est un record absolu) et qui est le plus généreux avec, notamment, les étrangers (CMU, droit au sol intégral, prestations sociales, minima sociaux qui, à eux seuls, sont plusieurs fois supérieurs aux salaires dans les pays d’origine des étrangers...). Je te garantis qu’ailleurs dans le monde, bcp de gens ne comprennent absolument pas cette politique de préférence étrangère. C’est un non-sens intégral sous couvert de fausse générosité, de droitdel’hommisme délirant...

"Parmi les casseurs "apolitiques" il y a nombre de gens des cités, à qui la Société a donné beaucoup moins de moyens et de chances que nous pour comprendre réellement les enjeux présents. "

Parmi les casseurs, en effet. Par contre, "la société" est une expression vide de sens. "La société" aide beaucoup moins l’agriculteur dont un tiers ne gagne même pas 400€ par mois que d’autres populations qui vivent parfois uniquement des aides sociales. Nous connaissons tous des retraités qui ont travaillé toute leur vie et qui touchent moins que des étrangers qui n’ont jamais cotisé un seul € et qui bénéficient malgré tout du minimum vieillesse. 
Je crois surtout que s’il y a peu de "gens des cités" c’est surtout parce que la problématique d’origine ne les concerne pas (ou bien moins). Les cités sont proches des grands (et moyens) centres urbains : elles bénéficient de transports en commun, d’hôpitaux, etc. contrairement aux campagnes où l’Etat ne fait que supprimer des gares, des écoles et des hôpitaux tout en exigeant que les gens qui n’ont aucun autre moyen de locomotion que la voiture "changent" leurs habitudes... c’est cela qui a lancé le mouvement, cette incompréhension, ces difficultés à joindre les deux bouts malgré le travail fourni, ces retraités pauvres qui ont pourtant cotisé durant des décennies, ces gens qui ne vivent pas mais survivent à peine. 

"Ce n’est pas parce que le multiculturalisme nous a été imposé comme religion dont ce serait faire acte d’apostasie que de soulever des questions légitimes concernant le flux et l’intégration des immigrés, qu’il faut penser manichéen et se dire que les étrangers cherchent pas à s’intégrer et qu’ils veulent nous envahir. "

Absolument d’accord. Néanmoins la problématique française est qu’il y a un déni profond, une interdiction même de mesurer un phénomène (l’immigration de masse et de peuplement) qui interroge en réalité tout le monde, ce qui est normal. Aucun peuple au monde ne trouverait logique de se voir imposer des voisins sans même avoir été consulté. En outre, il y a bien une partie des étrangers qui refusent l’intégration et qui exigent leur droit à la différence. L’intégration n’est plus nécessaire, entre autres par le nombre. Le Marocain qui débarque aujourd’hui va pouvoir s’intégrer dans sa communauté chez nous sans problème. Et quand on reproduit chez les autres notre mode de vie, c’est une colonisation (même si elle n’est pas vécue comme telle à l’échelle de l’individu). Nous avons en France des femmes qui ne parlent quasiment pas un mot de français bien qu’elles en aient la nationalité et soient présentes sur le territoire depuis des décennies. Comment le Français de souche doit-il considérer cette situation ? Ce Français doit-il ignorer également que quand il a des "embrouilles", c’est très souvent  pour ne pas dire exclusivement avec certains membres d’une certaine communauté au prétexte qu’il ne serait politiquement pas correct de faire ce simple constat ?
Je suis d’accord sur l’idée de sortir du manichéisme mais pour le faire il faut accepter l’idée de mesurer le phénomène. Autrement nous resterons éternellement dans les fantasmes de toutes sortes ("l’immigration est une chance", "les étrangers ne s’intègrent pas", etc.).


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