Ce
que certaines personnes ne comprennent pas, c’est que Mélenchon ne peut pas s’exprimer
sur l’immigration avec le vocable outrancier pseudo identitaire bas du front faisant
du migrant l’ennemi (quand on la qualifie d’envahisseur ou de colon, c’est bien
de cela qu’il s’agit). Ce n’est pas sa culture politique et ce n’est pas la
vision du monde dont il se revendique.
On
peut formuler une critique humaniste de l’immigration de masse et s’y opposer
sans ces outrances censées faire vibrer la fibre identitaire chez les classes
populaires. Mais évidemment, les adeptes des discours outranciers n’aiment pas
ce genre de formulation, ils la trouvent trop molle, trop « politiquement
correcte » et donc dans leur tête, ça s’assimile à un immigrationisme
déguisé. Et dans la tête des gauchistes sans frontièristes, ces critiques
humanistes sont assimilables au fascisme. Du coup, celui qui les formule
se retrouve entre le marteau et l’enclume.
Sinon,
pour revenir spécifiquement sur le cas de Mélenchon, il y’a à LFI deux
tendances qui s’affrontent : une tendance populiste qui est dans une
optique de dépassement du clivage droite / gauche et une tendance gauchiste qui
est dans une optique d’union de la gauche.
La
tendance populiste s’oppose à l’immigration alors que la tendance gauchiste y
est favorable. Mélenchon doit donc constamment ménager la chèvre et le chou, ce
qui fait que son discours peut paraitre incohérent : tantôt il formule une
critique de l’immigration, tantôt il semble y être favorable.