Ce
que j’ai fini par comprendre, c’est que sur ce genre de sujet, il est inutile
de discuter quand on ne s’est pas mit d’accord avec son interlocuteur sur la
méthodologie. A l’ère d’internet, le problème n’est plus comme dans les époques
passées la rareté de l’information disponible : avec de simples clics, on
a accès à une quantité phénoménale d’information. L’enjeux maintenant, c’est la
méthode pour sélectionner et classifier ces informations. Comment on recherche
une information ? Comment on distingue une info fiable ou d’une info non
fiable ? Comment on distingue un fait d’une opinion ? Existe-t-il des
zones grises entre tous ces termes ? Comment on réfute une
hypothèse ? Comment on décide de privilégier une hypothèse par rapport à une
autre ? Existe -t-il des moyens de ne pas se laisser complètement piéger
par ses propres croyances, présupposés et stéréotypes (et il ne faut pas
se mentir, nous en avons tous, le reconnaitre est déjà un pas dans la bonne
direction) ? Etc.
C’est
là qu’on se rend compte des absences et des défauts (des siens ou
de ceux de son interlocuteur) et de la divergence des méthodes. Parce qu’avec
des méthodes différentes, même en ayant accès aux mêmes sources d’informations,
on peut tirer des conclusions diamétralement opposées. En ne parlant pas de
méthode, on peut ne pas ne comprendre pourquoi on est en désaccord et même ne
pas réussir à dire où se situe le désaccord.
J’ai
beaucoup de désaccords avec les zététiciens mais leur grand mérite selon moi,
c’est précisément d’avoir compris que la méthode à l’ère d’internet est un
enjeu fondamental. Il y’a à contrario des gens qui ne comprennent pas ça , qui
s’imaginent que parler de méthodologie relève de l’enfumage et que
finalement, quand on a accès à des informations, on peut immédiatement, de
façon quasi automatique, tirer les bonnes conclusions, comme si c’était un
processus majoritairement instinctif. C’est avec cette catégorie là qu’il est
le plus difficile de discuter car ils ne peuvent pas comprendre pourquoi leurs
interlocuteurs ne voient pas ce qui leur saute aux yeux et pourquoi leur interlocuteur voient
ce qu’eux-mêmes ne voient pas , ce
sont donc pour eux forcément des
crétins, des gens de mauvaises foi ou des vendus à la solde d’une quelconque
officine obscure.
(Propos d’ordre général , je n’accuse ni ne pointe personne du doigt en particulier).