Bon,
je ne découvre vraiment rien de nouveau chez cette philosophe, disons qu’elle
formule des choses connues de façon différente.
Je
rajouterai simplement qu’il faut faire la part des choses : dans certains domaines,
l’adaptation à la concurrence a du bon :
il faut s’adapter en devenant plus compétitif , plus performant pour survivre
dans cette jungle qu’on appelle « marché », cela crée un véritable
bouillonnement d’innovation , une émulation entrepreneuriale et un dynamisme social que l’on peut d’un certain
point de vue trouver intéressant , en ce sens , je ne suis pas
anti-libéral. Le danger, c’est de considérer que cette logique spencerienne doit
englober toutes les activités humaines, ce qui n’a aucun sens et est même délétère.
Mais
le plus important : quand on y regarde de plus près, pas dans les jolies
formulations théoriques libérales mais dans la pratique, on se rend compte que
la fameuse concurrence libre et non faussée, c’est du flan. L’Etat, loin de s’écarter,
incorpore les acteurs privés les plus gros et ces acteurs privés cooptent dans
leurs infrastructures les acteurs étatiques. Ces logiques de partenariat sont
aujourd’hui récurrentes dans le monde occidental et se crée une caste d’acteurs
privés qui maintiennent leur position dominante grâce à l’Etat. Dans le cas de
la France, on pense évidemment à ces milliardaires dont la fortune a été faite
par l’Etat et dont le maintien est directement dépendant des décisions gouvernementales.
Le
système néolibéral, c’est comme le système soviétique, ce n’est pas en lisant les
formalisations théoriques et en écoutant les discours qu’on peut appréhender son fonctionnement, il faut partir de l’analyse des pratiques elles-mêmes.