@thierry3468
Je ne vais
pas m’attarder sur Branco qui tenterait de brouiller les pistes ou sur les
allusions selon lesquelles il ne serait qu’un pion de l’oligarchie car c’est
avant tout un sentiment, un ressenti et on peut spéculer une éternité sur les
impressions des uns et des autres sans arriver nulle part. Je répondrai sur la partie du bouquin consacrée
à Attal.
Moi c’est la
partie qui m’a le plus intéressé. Elle illustre à merveille le processus de
reproduction des élites, étudié de façon globale par Vilfredo Pareto, mais ici
dans sa spécificité française au sein de cette Vème république finissante. La
question qui est posé par Branco est la suivante : par quels mécanismes un
jeune intriguant sans expérience professionnelle, ni quelconque diplôme, sans
compétence ni spécialité revendiquée a pu accéder à l’un des plus prestigieux
et importants postes de la nation à l’âge de 23 ans et a pu devenir quelques
années plus tard le plus jeune ministre de la cinquième république ?
Comment expliquer cette ascension fulgurante ? La réponse qu’il donne est
sans équivoque : par la capacité d’Attal à jouer des codes. Nous sommes à une époque où l’affirmation de
sa suffisance en un langage et un comportement correspondant aux codes d’une certaine
oligarchie suffit à exercer très jeune les plus haute fonction de l’Etat. Tout
est affaire de reconnaissance sociale, rien ne passe par le contenu et ce, depuis
les bancs de l’école.
Cette partie
remet à leur place les discours sur la soi-disant méritocratie républicaine. Réduire
ce chapitre à une question d’animosité et d’affect c’est passer à côté, Attal n’est
rien d’autre que l’exemple qui permet de déduire la règle de l’accession aux strapontins
oligarchiques. Cette partie est pour moi , même plus importante que celle qui
détaille l’accession de Macron à la présidence ( qui lui non plus n’est rien de
plus qu’un exemple permettant d’illustrer un phénomène social plus général ).