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Commentaire de maQiavel

sur Penser les élites culturelles et politiques françaises - Conférence de Pierre Mari - 06/2019


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maQiavel maQiavel 27 juin 2019 14:38

@PumTchak

« Vous me faites dire l’inverse de ce j’ai écrit : Pour ma part, j’ai plutôt l’impression d’un incendie involontaire. Je ne vous demande pas pourquoi vous faites ça, parce que c’est comme ça qu’un échange part en vrille ».

------> Vous auriez pu me le demander et la réponse est très simple : je vous ai mal lu et je m’en excuse. Ça arrive à tout le monde sur les forums , on lit parfois trop vite mais tout le monde ne s’en excuse pas comme je viens de le faire. Et si je fais systématiquement mon mea culpa lorsque je lis mal un interlocuteur , c’est pour bien lui montrer que j’ai compris que la faute est mienne et qu’il ne s’imagine pas que je fais exprès de tronquer son propos.

Cela étant , mon erreur m’ a permis de dire que je n’ai aucun problème avec ceux qui ont l’impression , l’intuition ou même le ressenti que c’est un incendie criminel. Par contre j’ai un problème avec ceux qui font de leurs impressions , intuitions et ressentis des faits incontestables et qui reprochent à d’autres de ne pas adhérer à leurs certitudes absolues et parfois avec virulence.

« En méthode, il est peut-être plus facile de commencer par l’hypothèse de l’accident, je n’en sais rien, mais quand on ne rapporte pas de preuves, on élargit avec d’autre hypothèses ».

------> Il est au contraire très difficile de mener une enquête criminelle à partir de rien. Lorsqu’une personne s’écroule et meurt sur la route , on ne commence pas par émettre l’hypothèse d’une cause criminelle à son décès. On peut élargir ça à d’autres cas comme les accidents de la route, les incendies de forêts ou même les accidents d’avion , en droit on n’émet pas systématiquement une piste criminelle à chaque catastrophe ou événements s’il n’y a pas d’éléments qui l’attestent. Par ailleurs , rien n’empêche qu’au cours d’une enquête , on découvre des éléments matériels qui permettent d’attester d’une piste criminelle et c’est alors que l’hypothèse est émise.

Concernant l’honnêteté , la sincérité , la vertu et la bonté d’âme , je n’attends pas ça d’un enquêteur. J’attends simplement qu’il me rapporte des faits et je les jugerai indépendamment de sa personne. Je n’ai pas besoin d’ examiner la qualité morale d’un enquêteur pour juger de la pertinence d’une enquête , si la pire crapule dit que 2 et 2 font 4 , le calcul n’en sera pas pour autant faux , ce que je dois examiner c’est la pertinence du résultat de l’addition et non la probité morale de celui qui le trouve. Et si l’enquêteur dissimule des faits , rien n’empêche que des contres enquêteurs en contestent les résultats et mènent la leur , ça s’est fait pour les attentats du 11 septembre , je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas être fait dans ce cas. Les faits et rien que les faits , voilà ce qui me permettra de me prononcer.

Si on commence à se baser avant tout sur la probité morale, on n’en sort plus , il faudra demander des enquêtes de moralité pour tous les enquêteurs de n’importe quelle enquête , ensuite demander des enquêtes de moralité sur ceux qui mènent ces enquêtes de moralité et ainsi de suite , on va toujours plus avant dans cette recherche de pureté sans plus finir.

« C’est justement le problème, l’enquête est déjà détruite. Si on refuse d’examiner la piste criminelle pour l’incendie de votre maison, tant mieux si c’était en effet accidentel. Mais si c’était criminel, vous ne saurez jamais ».

------>Je crois qu’il faut faire une distinction entre les discours tenus par les journalistes et les politiciens pour rassurer l’opinion publique ( et qui a eu l’effet inverse ) et le travail des enquêteurs. Ce n’est pas que les enquêteurs refusent d’examiner une piste criminelle , ils l’examineront s’ils trouvent des éléments matériels qui l’attestent. Et comme je viens de le dire , s’ils sont profondément malhonnêtes , rien n’empêche de contester scientifiquement leur conclusion point par point et de mener une contre-enquête qui montrera que leur travail est tronqué. Dans tous les cas , on en revient toujours à l’examens des faits.


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