@PumTchak
« Vous me faites dire l’inverse de ce
j’ai écrit : Pour ma part,
j’ai plutôt l’impression d’un incendie involontaire. Je ne vous demande pas pourquoi vous faites ça,
parce que c’est comme ça qu’un échange part en vrille ».
------> Vous
auriez pu me le demander et la réponse est très simple : je vous ai mal lu et
je m’en excuse. Ça arrive à tout le monde sur les forums , on lit parfois trop
vite mais tout le monde ne s’en excuse pas comme je viens de le faire. Et si je
fais systématiquement mon mea culpa lorsque je lis mal un interlocuteur , c’est
pour bien lui montrer que j’ai compris que la faute est mienne et qu’il ne s’imagine
pas que je fais exprès de tronquer son propos.
Cela étant ,
mon erreur m’ a permis de dire que je n’ai aucun problème avec ceux qui ont l’impression
, l’intuition ou même le ressenti que c’est un incendie criminel. Par contre j’ai
un problème avec ceux qui font de leurs impressions , intuitions et ressentis
des faits incontestables et qui reprochent à d’autres de ne pas adhérer à leurs
certitudes absolues et parfois avec virulence.
« En méthode, il
est peut-être plus facile de commencer par l’hypothèse de l’accident, je n’en
sais rien, mais quand on ne rapporte pas de preuves, on élargit avec d’autre
hypothèses ».
------> Il est au contraire très difficile
de mener une enquête criminelle à partir de rien. Lorsqu’une personne s’écroule
et meurt sur la route , on ne commence pas par émettre l’hypothèse d’une cause
criminelle à son décès. On peut élargir ça à d’autres cas comme les accidents
de la route, les incendies de forêts ou même les accidents d’avion , en droit on
n’émet pas systématiquement une piste criminelle à chaque catastrophe ou événements
s’il n’y a pas d’éléments qui l’attestent. Par ailleurs , rien n’empêche qu’au
cours d’une enquête , on découvre des éléments matériels qui permettent d’attester
d’une piste criminelle et c’est alors que l’hypothèse est émise.
Concernant l’honnêteté ,
la sincérité , la vertu et la bonté d’âme , je n’attends pas ça d’un enquêteur. J’attends
simplement qu’il me rapporte des faits et je les jugerai indépendamment de sa
personne. Je n’ai pas besoin d’ examiner la qualité morale d’un enquêteur pour
juger de la pertinence d’une enquête , si la pire crapule dit que 2 et 2 font 4
, le calcul n’en sera pas pour autant faux , ce que je dois examiner c’est la pertinence
du résultat de l’addition et non la probité morale de celui qui le trouve. Et
si l’enquêteur dissimule des faits , rien n’empêche que des contres enquêteurs en
contestent les résultats et mènent la leur , ça s’est fait pour les attentats
du 11 septembre , je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas être fait dans
ce cas. Les faits et rien que les faits , voilà ce qui me permettra de me
prononcer.
Si on commence à se baser
avant tout sur la probité morale, on n’en sort plus , il faudra demander des enquêtes
de moralité pour tous les enquêteurs de n’importe quelle enquête , ensuite demander
des enquêtes de moralité sur ceux qui mènent ces enquêtes de moralité et ainsi
de suite , on va toujours plus avant dans cette recherche de pureté sans plus
finir.
« C’est justement le problème,
l’enquête est déjà détruite. Si on refuse d’examiner la piste criminelle pour
l’incendie de votre maison, tant mieux si c’était en effet accidentel. Mais si
c’était criminel, vous ne saurez jamais ».
------>Je
crois qu’il faut faire une distinction entre les discours tenus par les
journalistes et les politiciens pour rassurer l’opinion publique ( et qui a eu l’effet inverse ) et le travail des enquêteurs. Ce n’est pas que
les enquêteurs refusent d’examiner une piste criminelle , ils l’examineront s’ils
trouvent des éléments matériels qui l’attestent. Et comme je viens de le dire ,
s’ils sont profondément malhonnêtes , rien n’empêche de contester scientifiquement
leur conclusion point par point et de mener une contre-enquête qui montrera
que leur travail est tronqué. Dans tous les cas , on en revient toujours à l’examens des faits.