@quijote
Un,
les grandes puissances sont effectivement en compétition pour accéder à l’Afrique
mais il faut sortir du mythe libéral de la concurrence libre et non faussée qui
est le seul contexte favorable à des négociations fructueuses. Dans la
vraie vie ça ne se passe pas comme ça, le système international est fondamentalement
hiérarchique et fondé sur des liens d’allégeance. C’est-à-dire qu’un acteur
peut organiser le déni d’accès aux ressources d’un pays à un autre acteur si le
dit pays est son vassal et cette concurrence se traduit pas des ingérences, des
changements de régimes et des guerres. On l’a bien vu en RDC avec les américains
qui ont voulu dégager la France de l’Afrique centrale et cette guerre
franco-américaine mort par proxys interposés s’est soldé par des millions de morts.
Il faut sortir des abstractions libérales du marché libre dans lequel chaque acteur
tire avantage qui n’a jamais existé nulle part sur le moyen ou long terme, il y’a
en ce moment une floraison de travaux sur la guerre économique qui montrent que depuis
des siècles, les puissances dominantes ont en permanence usé de leur force pour
s’ouvrir des marchés et modifier comme il leur convenait les termes de
l’échange. Tout réaliste politique sait que les puissances rivalisent en
utilisant tous les moyens possibles pour conquérir ou avoir la maitrise des
ressources et cela passe parfois par des conflits de faible ou de moyenne
intensité. L’ordre international n’est pas le pays de Candy.
Deux,
c’est typique du commentaire de celui qui croit tout connaitre de l’Afrique
mais qui n’y connait rien. Il y’a tellement de choses à redire que je vais simplement
m’abstenir car je ne vois même pas par ou commencer. Mais je vais au moins répondre
à ceci : bien sûr que n’importe quel pays au monde s’en tirerai mieux sans
prédation. Ca me fait penser aux esclavagistes des siècles derniers qui se demandaient si leurs esclaves s’en tirerait mieux sans esclavage, on dirait un sketch.