L’une des
choses que j’ai bien aimé dans les déclarations officielles qui ont suivi la
négociation, c’est la dignité des officiels russes. Plus haut, j’ai un peu
grossi le trait en mettant en scène un Poutine humiliant Erdogan, ce n’est que
de l’humour, dans les faits, en tous cas officiellement, la Russie a respecté
la Turquie. Les Russes depuis le début de l’offensive de l’armée Syrienne à Idlib
n’ont jamais été dans l’outrance, ils sont restés sobres, calmes et corrects dans
leur déclaration vis-à-vis de la Turquie. Ce qui ne change rien au fait qu’ils
se sont montrés intransigeants sur leur position et intraitable dans les
négociations. C’est ça la dignité que requiert la position d’hommes d’Etat. Pendant
ce temps, les officiels turcs sautaient comme des cabris en vociférant des menaces
et en faisant des déclarations grandiloquentes comme le fameux « Ôtez-vous
de notre chemin » d’Erdogan. Tout ça pour ça.
Il faudrait
que ça serve aussi de leçon aux peuples dans le choix qu’ils font de leurs
dirigeants, on n’a pas besoin de vociférer des outrances et de beugler comme
des charretiers pour être fort, bien au contraire, faire le kéké donne simplement
une impression de petite bite. Je pense notamment à ces franges de la
population française qui ont soif d’outrances politiquement incorrect et qui
confondent une communication vulgaire avec de la force, et c’est comme ça qu’elles
choisissent des Marine Le Pen qui se font étriller dans les débats de second
tour face à des Macron qui conservent leur calme. Et c’est aussi à cause de ce
genre d’outrances que la cote d’un Mélenchon s’est écroulée après sa crise de
colère.
Un homme d’Etat
doit savoir conserver une forme de verticalité, en politique intérieure comme
extérieure. Les vociférations ne font que rabaisser.