Ce que j’ai
bien aimé dans ce débat, c’est que les intervenants posent les grands principes
directeurs des privatisations/nationalisations. D’abord, dans un monde idéal, l’Etat
devrait se limiter à fixer institutionnellement le cadre productif et ne
devrait pas se muer lui-même en acteur de production. Mais comme nous ne sommes
pas dans un monde idéal, il y’a des secteurs dans lesquels la propriété de l’Etat
s’impose :
- Ceux qui
ont un délai de recouvrement long car la durée des investissements nécessaires
dans ces secteurs ne sont pas compatibles avec les calculs courtermistes des marchés.
- Ceux dans
lesquels la distribution se fait en réseau à rendement croissant ( plus un
réseau est grand, plus il est efficace, ce que ne facilite pas la mise en place
de mécanismes de concurrence).
-Ceux qui
sont stratégiques afin de sécuriser les approvisionnements vers les besoins
nationaux et de les mettre à l’abri de la spéculation.
-Et enfin
dans les secteurs où il y’a un risque de capture du régulateur ( donc la
puissance publique) par les entreprises privées qui ont une connaissance de leurs
activités supérieures à celle de l’Etat et qui sont donc en bien meilleure
position pour négocier des assouplissements de la réglementation, d’où la nécessité
pour l’Etat d’être présent dans ces secteurs de façon limité mais suffisamment significatif
pour qu’il ait le même niveau de connaissance sur les processus de production
et sur l’impact et des réglementations sur ces derniers.
Une approche
mixte à laquelle je souscris et qui ne tombe pas dans les travers extrémistes du
« tout marché » ou du « tout Etat ». A priori, on
laisse le marché faire mais si l’Etat nationalise, c’est pour des raisons qui
relèvent de l’intérêt de la collectivité prise dans son ensemble.