@yoananda2
Lorsque j’emploie
le mot individu ici, c’est dans le sens de l’être humain considéré isolément.
Et qui dit individu ne dit pas individualisme, les individus peuvent être plus
ou moins relié dans une communauté. Après, tu peux ne pas aimer ce mot et
préférer celui de « cellule sociale » mais lorsqu’une personne en tue
une autre par exemple, qu’est-ce qu’on dit ? Qu’une cellule sociale en a
tué une autre ? Qu’est ce que ça change de « un individu en a tué un
autre » ? Pour moi, c’est de la pinaillerie sémantique mais si tu
veux on peut parler de cellule sociale, à mon sens ça ne change rien.
Oui, l’individu
n’existe pas hors du groupe mais il n’existe pas de groupe sans individu non
plus, les êtres humains ne sont pas des fourmis ou autre insectes eusociaux,
nous sommes de grands mammifères avec un développement cérébral conséquent et
donc une certaine marge d’autonomie individuelle vis-à-vis de la communauté, et
cela se traduit d’ailleurs par le fait que tous les individus ne pensent pas
exactement la même chose, qu’ils aient des aspirations différentes, ce qui
engendre des rapports de forces, des communautés qui implosent et se
recomposent. D’ailleurs, tu le dis toi-même : « on peut couper une
tribu et elle peut en former 2 autres, ou aller s’agréger dans d’autres tribus,
alors qu’on ne peut pas "couper" un individu sans qu’il ne meure ».
Donc à partir de là, je ne vois pas porter notre regard sur "l’individu"
est un biais alors que c’est une unité concrète et perceptible (alors, oui, il
y’a un biais typiquement libéral qui consiste à ne porter le regard QUE sur l’individu
comme s’il était au fondement de la société mais ne porter le regard QUE sur le
clan ou la tribu en serait un autre, les approches holistes intelligentes ne font pas de l’individu la base de l’organisation sociale mais elles ne nient pas son existence non plus).
Tu dis « Je
dirais qu’au sein de ces cellules sociales, le concept d’égalité n’a pas court.
Il faudrait plus parler de complémentarité ou d’union que d’égalité ».
Mais alors, si on veut aller là, le concept d’inégalité n’a pas court non plus.
On pourrait parler de différence tout simplement. Seulement, les humains
produisent des cultures qui valorisent les différences, c’est de là que
naissent les concepts d’égalité ( on attribue la même valeur à des différences )
ou d’inégalité ( on attribue des valeurs différentes à ces différences). Et ces
différences peuvent faire naitre une structure sociale hiérarchique, lorsqu’une
personne a le pouvoir de coercition sur une autre dans une relation
commandement/obéissance, les inégalités deviennent concrètes. C’est là que ces
notions d’égalité ou d’inégalité permettent de penser les rapports de forces et
les luttes de pouvoir, bref de penser la politique tout simplement.