Merci pour
la vidéo, c’était intéressant.
En ce qui me
concerne, j’ai une approche fonctionnelle du langage c’est-à-dire que de ma
perspective, les mots sont des instruments que chacun est libre d’appliquer à
l’usage qu’il souhaite à condition qu’il s’explique sur le sens qu’il leur
donne. Le problème avec certains mots, c’est que ceux qui les utilisent à
tort et à travers sont incapables de leur donner un contenu spécifique, il y’a
évidemment le terme « populisme », mais il y’en beaucoup d’autres
comme « démocratie », « république » et maintenant « souveraineté »,
de sorte que ces mots ne veulent plus rien dire.
Et je suis
totalement d’accord avec ce que dit Bégaudeau dans la vidéo, ces mots ne sont convoqués
que pour réaliser une opération idéologique et je rajouterai une opération
affective. Le mot « populisme » renvoie à Trump, à Poutine, à Chavez,
à Mélenchon, aux LePen etc., donc à la dictature, à une foule énervée, à la pauvreté, à la démagogie, aux sophismes, au fascisme, à la privation des libertés donc au mal. Le mot démocratie
lui renvoie aux droits de l’homme, à la liberté, à la richesse, à la science,
au consumérisme donc au bien. Idem pour le mot « république » qui
renvoie au progrès, ce qui permet de parler de « valeurs républicaines »
qui englobe toutes les valeurs progressistes ( pro-féministes, pro-lgtbistes, anti-racistes,
cosmopolites etc).
Dans le débat public, ce sont
devenus des mots au contenu flou dont l’usage doit provoquer une émotion
agréable ou désagréable chez ceux qui l’entendent. Ce ne sont plus des mots dont
il faut comprendre le sens rationnellement, il faut juste ressentir ce qu’ils
véhiculent comme émotions.