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Commentaire de Ésus

sur Notre-Dame est-elle seulement chrétienne ? Le symbolisme des cathédrales issu du paganisme


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Ésus Ésus 8 septembre 2020 16:59

Le terme de judéo-christianisme est polémique. Et on comprend pourquoi, puisqu’il s’agit après tout d’un concept moderne relativement mal défini. Il est toujours bon de définir les termes. D’un point de vue historique en premier lieu :

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Le judéo-christianisme exista dans les premiers temps de notre ère. Après l’« événement Jésus » et les bouleversements qu’il suscita, ses proches continuèrent de fréquenter les synagogues et le Temple. Les « judéo-chrétiens », surtout nombreux à Jérusalem, autour de Jacques, « le frère du Seigneur », liaient les thèmes de la prédication de Jésus à ceux de la loi juive. Ils observaient les commandements de la circoncision et du shabbat, de la pureté alimentaire et le jeûne. Ils se considéraient presque comme un mouvement de réforme à l’intérieur du judaïsme. Et l’on peut se demander comment ce groupe eût évolué si le grand prêtre Anan n’avait pas fait lapider Jacques, pour des raisons obscures, en 62.

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Jacques… dont on a retrouvé un épître apocryphe (Livre secret de Jacques) dans la bibliothèque de Nag Hammadi. Un écrit gnostique.

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Par extension, on entend par « judéo-christianisme » l’opinion que chacun s’en fait. Si on le comprend de façon interne, on cherche à savoir si ce terme correspond à nos pratiques personnelles. Si c’est un regard externe, cela tendrait à désigner une certaine manière de considérer le rapport à soi, à autrui et au monde, autrement dit des schémas mentaux ou valeurs, plus ou moins partagés par une même société ou civilisation.

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C’est dans ce sens précis qu’il a été employé plus haut. En faisant bien la distinction entre les deux religions abrahamiques, dont le postulat est qu’elles ont (ou ont eu) toutes deux une influence prépondérante sur le cours de l’histoire en Europe. Après il faudrait définir plus précisément… mais on va s’en abstenir.

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Pour aller à l’essentiel et répondre sur ce pêché originel qui en tracasse certains, on peut observer deux grandes tendances sur la question. La première, c’est de considérer que cette séparation entre l’homme et le(s) Dieu(x) est actée et qu’en conséquent Dieu est inatteignable… si ce n’est par les chefs spirituels terrestres ou les éventuels prophètes. Après, il viendrait tous nous sauver à la fin... donc bon… La seconde, c’est de considérer la séparation entre les hommes et le(s) Dieu(x) comme étant non irrévocable, mais une sorte de défi lancé à l’homme, pour recouvrer sa « forme » divine. On considère en général, dans cette seconde tendance, la personne comme pouvant avoir un accès « direct » à la divinité sous certaines conditions. C’est la parole du Christ entre autre, mais la première tendance peut aussi désigner l’Église... 

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On peut aussi dire qu’il y a pas de péché originel mais chercher le divin du monde.

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Après, toute la nuance repose sur chercher quoi précisément, comment le chercher, par quels moyens et dans quel but… Notre-Dame n’est-elle pas une réponse des plus synthétiques à ces problématiques ? smiley


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