La guerre autour du Haut-Karabagh : la fin de la logique des blocs
Une analyse profonde dont tout européen devrait prendre connaissance :
Extraits :
Au risque de paraître culturaliste, je pense qu’une bonne partie de la
société turque est contaminée par une culture de la violence qui est
encore à l’œuvre aujourd’hui.
Nous payons aujourd’hui, au Haut-Karabagh et ailleurs, l’incapacité
des vainqueurs de la Première Guerre mondiale à punir les criminels
turcs auteurs du génocide des Arméniens. Ce pays s’est développé durant
des décennies avec l’ambition de se moderniser, adoptant même quelques
signes de laïcité, tant vantés par leurs admirateurs européens. Il faut
tout de même rappeler que le régime jeune-turc a largement inspiré les
Nazis, grands admirateurs des méthodes employées par leurs voisins pour « résoudre »
les questions de minorités. Ce régime a aussi été un allié des Nazis
qui n’attendait que la chute de Stalingrad pour rentrer au Caucase et
finir le travail.
Aujourd’hui, qu’observons-nous ? Un échec
turco-azéri dans les combats frontaux des premiers jours, à la suite de
quoi le tandem turc s’est attaqué aux localités civiles du
Haut-Karabagh. Certains se posent encore la question de savoir qui a
décidé de passer à l’usage d’armes de destruction massive. Il n’y a pas
de doute à ce sujet, mais les mensonges proférés par les porte-paroles
des deux autocrates semblent encore faire de l’effet. Il est possible
que dans les jours à venir les assaillants passent au niveau supérieur
qui signifiera une guerre totale et une destruction des infrastructures
de la région, et plus encore.
.......
Dans ce cas, le petit État d’Arménie aura rendu service à la Russie,
dont la Turquie conteste le leadership au Sud Caucase, et à l’OTAN auquel elle aura révélé une extraordinaire imposture de l’Histoire, l’intégration d’un État qui n’a jamais été « dénazifié »
dont les fondateurs étaient des criminels de guerre auquel a succédé un
régime des Frères musulmans. Elle aura enfin contribué à freiner les
ambitions d’un État pris d’une fièvre expansionniste.
Dans ces conditions, son appartenance à l’OTAN
n’a plus guère de sens et une quelconque solidarité avec la Turquie
revient à être complice d’un État criminel qui tente de finir le travail
génocidaire. Aujourd’hui, la Turquie n’est plus face à des populations
civiles, mais bien devant une armée qui se battra jusqu’au bout.
https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=69571