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Commentaire de Joe Chip

sur Une infirmière s'évanouit après avoir reçu le vaccin Pfizer contre le COVID-19 pendant la promotion de celui-ci


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Joe Chip Joe Chip 19 décembre 2020 11:46

@Qaspard Delanuit

Les vaccins ont toujours eu des effets secondaires (ça remonte à Pasteur, qui sans dire de bêtise a caché certaines des conséquences fâcheuses de ses "essais" pour ne pas remettre en cause les progrès de la vaccination). Le Roi Louis XVI s’est fait vacciner avec toute sa famille pour montrer aux Français (déjà) réticents que l’inoculation de la variole n’était pas mortelle.  

Des millions de neuneus à l’esprit binaire sont visiblement en train de découvrir que la vaccination n’est pas un procédé miraculeux mais une solution empirique dont les bénéfices sont évalués en fonction des risques. Le risque zéro est par définition impossible, surtout avec les premières formules de vaccin. 

Comme toujours, les réseaux sociaux, les photos décontextualisées et les memes débiles servent d’accélérateur et d’amplificateur à la connerie.
Cette histoire révèle surtout que l’aversion collective au risque est devenue le trait caractéristique des sociétés démocratiques avancées (avec la démagogie omniprésente). Car ailleurs dans le monde (en Asie) les populations démontrent au contraire une rationalité et une abnégation collective à côté desquelles notre sacralisation du bien-être, de la consommation et de l’individualisme festif devrait quand même nous interroger. L’occidental moyen privé de sa "liberté" de se rendre à l’hypermarché, de consommer des merdes fabriquées à l’étranger, de sa semaine de vacances au ski ou pour les plus frustes de picoler au bar bascule dans la dépression et se met même à dépérir. J’ai appris récemment que les supermarchés étaient contraints de réapprovisionner et ré-achalander en permanence les rayons pour éviter les réflexes d’accumulation. Ce conditionnement pavlovien des cerveaux reliés aux estomacs dicte en ce moment le mode de production et de distribution des produits dans les supermarchés. Les gens entrent en mode "survie" dès qu’ils voient un rayon vide. Il faut donc toujours offrir l’image de l’abondance ou de la surabondance pour éviter la panique généralisée afin que les gens puissent continuer à refouler quotidiennement jusqu’à la pensée même du besoin. Notre incapacité à supporter la vie et ce qu’elle implique d’aléatoire est devenue telle que nous avons besoin comme les enfants d’être en permanence matériellement comblés et rassurés par des histoires. Heureusement, les supermarchés fournissent la drogue et Netflix prodigue les berceuses, le tout en flux continu, et ainsi nous pouvons nous endormir sans la peur du lendemain.
On a peine à croire que nos ancêtres étaient des paysans capables de marcher des 20 ou 30km par jour en ayant bouffé une soupe et trois bouts de pain de la veille. Que des gens s’embarquaient autrefois sur des bateaux pourris sans même se dire qu’ils allaient peut-être tomber malade en route ou arriver dans un endroit où ils ne trouveraient rien qu’ils ne puissent cultiver ou chasser par leurs propres moyens.

Comment gouverner des individus qui ont perdu presque toute capacité de résistance face aux épreuves collectives ? C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certaines personnes se raccrochent à l’idée que la crise a été voulue et organisée par les élites. Il y a ainsi des coupables identifiés, faciles à désigner et à rendre responsables de la faillite d’un modèle de société qui ne permet plus d’assurer le bien-être d’une large partie de la population alors que c’était quasiment sa seule promesse (prospérité pour tous). 

Comme je l’avais d’ailleurs exprimé ici au début de la pandémie, les vœux exprimés par certains de voir nos sociétés se désintoxiquer un peu de la consommation matérielle de masse et réhabiliter une forme de vie intérieure qui ne soit pas exclusivement conditionnée par la satisfaction de nos besoins matériels, ont fait long feu. On nous dit que c’est le fondement de notre sociabilité, voire de notre culture. Complotistes et libéraux rivalisent de bêtise et de démagogie pour renvoyer tout le monde au turbin et rouvrir les bars. Le "nouveau monde" avec son cocktail de possibilités et d’incertitudes est rejeté en réalité par l’ensemble de la population et résumé à la seule possibilité du télé-travail qui ne pourra concerner qu’une partie des salariés, ceux qui sont déjà les plus qualifiés et les plus avantagés. 

Tous les corporatismes se braquent : restaurateurs, "monde de la culture", événementiel, etc... le consommateur est plus que jamais le roi ; le message est répété, encore et encore : consomme, citoyen, consomme, c’est la voie du salut collectif. La vie n’est que ça : travail, consommation, mort.

Les populations demandent à la fois à être laissées libres de leurs mouvements tout en étant complètement protégées (rendant les gouvernants responsables de la pandémie voire de la création du virus) et en refusant d’assumer le moindre risque sur le plan sanitaire ou social. C’est une équation insoluble pour les gouvernants du monde occidental qui ont presque tous échouer à trouver le bon compromis entre la protection et le risque face aux exigences contradictoires de la population.


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