@CoolDude
Oui, les
ouvrages de Laborit sont des ressources utiles à la réflexion.
Si je
reprends de celui qui aime tant sa hache, pour l’instant son analyse résiste :
l’expérience de Milgram et l’expérience de
Asch sont des aspects constitutifs et structurels de l’être humain socialisé et
non des anomalies que l’on pourrait réparer collectivement.
C’était un
sujet central dans la vie d’Arthur Koestler, l’un des pères du concept
holistique, mais qui n’a trouvé comme solution, dans « Le cheval et la
locomotive », je crois, que l’usage à vie d’un médicament, (à effet
psychotrope, mais je ne sais plus lequel), étant lui-même déçu de la pauvreté
de sa solution.
Peut-être qu’on
pourrait aussi réfléchir le problème de l’expérience différemment. Elle a été conduite dans différentes capitales occidentales, avant de publier les
résultats, mais pas à Pékin. Pour avoir fréquenté des asiatiques durant mon
travail, j’ai vu qu’ils sont de fidèles obéissants et efficaces. Mais si votre
chef vous envoie une soufflante devant tous, ils peuvent immédiatement vous
laisser crever la bouche ouverte. (Tout en vous invitant à dîner, d’ailleurs le
week end, comme si de rien n’était, allez comprendre).
J’ai
une réflexion, (hasardeuse) là-dessus : ils ont peut-être une représentation
différente de l’autorité. Chez nous, la mesure de l’autorité est celle de puissance, pour eux, elle est celle de la capacité à l’équilibre. Peut-être que le
fonctionnement d’un chef n’est pas le même : capitaliser des possessions,
n’est pas la même chose que flexibiliser ses comportements selon les situations
(avec l’approche du Wuxing). L’empereur Hiro-Hito (japonais, mais on reste dans
le monde asiatique aux yeux bridés) est peut-être une exception qui confirme la
règle. Un état agentique au point d’aller suicider des kamikazes et laisser des
villes entières à la destruction des bombardements : pourvu que l’empereur soit
maintenu. Le parti chinois, lui, qui est tout l’ensemble administratif du pays
qui appartient à tout le monde et personne. L’autorité de ceux qui ont des fonctions
dans ce système, y compris celle suprême, est selon les mieux capables à gérer
les ensembles interagissant au maintient de l’administration utile au pays.
En centrant la
réflexion sur l’analyse de l’autorité, plutôt que sur celle de la soumission,
peut-être qu’il y a des voies de sorties à trouver.