@Qaspard Delanuit
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Merci du lien, je ne connaissais pas Stephane Lupasco. Je n’avais
pas le temps hier, j’en ai un peu aujourd’hui… pour m’y casser la tête. J’ai
commencé à relire les textes et je continuerai sans doute, bien lentement. C’est un
ensemble d’intuitions, certainement profondes, mais qui demande un
travail de concrétisation à faire sur les formes que cela peut prendre. Je
comprends la relation avec la fertilité du contraste, j’ignorais que je faisais
du Lupasco sans le savoir.
Une actualisation du « rien ne se perd, rien ne
se créé », qu’on pourrait continuer par « toute chose existe en
miroir d’une autre ».
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Je vais essayer de dire ce que je comprends de l’univers en
une phrase que j’explique (j’y vais, même pas peur, c’est la trêve des
confiseurs). La voici : L’univers est une expansion qui permet la
redistribution créative des équilibres en miroirs les uns des autres, avec la baisse hétérogène de l’ascenseur
thermique.
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Une hypothèse se renforce que le big bang provienne d’un
trou noir massif, qui a tellement absorbé et compacté la matière que l’augmentation
constante de gravité a fini par s’inverser en explosion dans laquelle se trouve
notre univers qui se fabrique.
C’est la théorie du multivers où non seulement des
univers coexistent, comme des bulles plus ou moins grosses empilées et/ou
intriquées, en mousse, mais interagissent aussi entre eux. Autre vertige.
La
superposition quantique de Schrödinger pourrait avoir une explication vers une
ou des lois quantiques générales communes au multivers, qui ont fait une
décalque inverse avec une ou des lois physiques qui forment notre univers. C’est
l’approche de Hugh Everet, qui, pour la petite histoire, a écrit à 12 ans une
lettre à Einstein lui demandant si ce qui faisait tenir l’univers était aléatoire
ou unificateur. Il a eu une réponse :
« Cher Hugh, il n’existe ni force irrésistible ni corps indéplaçable.
Mais il semblerait qu’il existe un garçon têtu qui a victorieusement forcé sa
voie à travers des difficultés étranges créées par lui pour cela. Amicalement,
A. Einstein ».
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A l’image (simplement pour s’aider) d’une peau sombre qui
commence à se former sur une coulée de lave blanche, le big bang est un passage
de l’énergie exprimée en partie vers la matière. La baisse thermique brutale des
premières secondes a continué, comme le mouvement d’un toboggan (en asymptote
descendante), épaississant l’espace et le temps.
La remontée vers les premières
secondes est aussi une remontée vers une condensation d’évènements : la
matière avec l’anti-matière, le flash primitif, puisque la gravité, opaque, était
tellement massive qu’elle retenait même les émissions lumineuses, puis les
particules élémentaires, plus ou moins flottantes (quark, leptons, bosons,
gluons, neutrinos, muons, electrons, etc…). Et le vide étant peut-être autre
chose que le vide (matière noire, champs d’énergie ou quantum, interfaces, etc).
Heureusement pour nous, des pièges gravitationnels se sont formés (amas de gaz,
étoiles, galaxies) : les réacteurs à matières qui ont formé une autre
histoire, notamment celle jusqu’à la nôtre.
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J’aime bien le Gulf Stream, qui est en fait un circuit
multiple à travers les océans. La rotation de la Terre autour du Soleil, sur elle-même,
comme sur son axe avec les régions inégalement exposées à son astre, soumettait
la planète à des contrastes de températures trop brutaux pour que la vie y
apparaisse. Les masses chaudes et froides des océans, avec le mouvement de la
Terre ont fini par êtres percées de ces courants, devenus adoucisseurs
thermiques des océans et de la planète. Un bon exemple de contraste fertile et
de néguentropie.
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Ou l’invention d’un contraste : la membrane protectrice.
Dans la soupe primitive, les molécules organiques se sont répandues, s’agglutinant
et se consommant entre elles dans un égal désordre général. La membrane
protectrice a créé le milieu intérieur en envers de celui de l’environnement,
régulant les échanges et structurant les formes de vies différenciées, engendrant toutes sortes d’autres interactions, que nous connaissons maintenant.