Merci pour l’article.
Il y a ambigüité sémantique sur le mot « pouvoir » :
en tant qu’attribution (détenir au pouvoir) et son sens originel désignant la
capacité : pouvoir de faire. La définition de la démocratie a sans doute
pris la mauvaise ornière au point qu’elle consiste à penser un système représentatif,
dont on sait tous d’une manière ou d’une autre qu’il est en bout de course, au
lieu de penser un mode décisionnel. A force de rabâcher que la démocratie est
née à Athènes (ce que font les historiens de la première vidéo), il a disparu
de nos esprits que la fabrication de la démocratie vient du Conseil, (c’est-à-dire
concilier, ou concerter, pour décider et non pas conseiller au sens prescrire
des recommandations, ou donner des ordres).
Une anecdote pour éclairer. En Suisse, ce sont les cantons
qui tracent les pistes de skis de fond et skating, les entretiennent, et
collectent le paiement des forfaits par les utilisateurs pour défrayer les
organisateurs. Ce sont les habitants du canton, en lien avec le conseil
communal, mais sans nécessairement en être des conseillers ou des agents qui
organisent et gèrent les pistes, y compris avec des motoneiges personnels. Côté
français, c’est le conseil général qui s’en occupe et les agents du conseil qui
sont opérateurs. Le résultat est le même, mais le procédé est différent. Ce sont les
habitants qui décident et participent en Suisse. En France, c’est une structure
administrative conduite par des représentants élus. En Suisse, tous les
habitants du canton ne participent pas à la gestion des pistes, mais ils savent
que c’est leur affaire et leur décision, comme pour la garde des enfants et
tout un ensemble législatif qui leur appartient. Certaines communes n’ont même
pas de parlement, la vie politique est régie au rythme des assemblées communales,
ouvertes à tous les habitants, qui décident des tâches à réaliser, soit
collégialement, soit en désignant des conseils dédiés.
Il n’est évidemment pas possible d’établir un tel principe
de conseil, au niveau national, pour de dizaines de millions de personnes. Mais
au moins, séparer une législation locale et une nationale de permettra de remettre
en place le socle de la démocratie : un système de concertation des tâches
communes, avant la contrainte de la délégation avec le nombre.
La question de l’aristocratie (laquelle ?) peut être, pourquoi
pas, avec le temps, un must, mais ce n’est pas un préalable. Idem pour le sacré : qui va le décider et
ça va être quoi ?