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Commentaire de microf

sur Décomplexer des complexés : C'est pas facile, cher Julius Malema...


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microf 24 juin 2021 14:22

@microf
@Joe Callagan

2è partie.
Le privilège d’un peuple pauvre est que le risque que courent ses entreprises est mince, et les dangers qu’il encourt sont moindres. Le pauvre ne peut prétendre qu’à s’enrichir et rien n’est plus naturel que de vouloir effacer toutes les inégalités et toutes les injustices. Ce besoin d’égalité et de justice nous le portons d’autant plus profondément en nous, que nous avons été plus durement soumis à l’injustice et à l’inégalité. L’analyse logique et une connaissance de plus en plus grande de nos valeurs particulières, de nos moyens potentiels, de nos possibilités réelles nous laissent cependant exempts de tout complexe et de toute crainte : nous sommes uniquement préoccupés de notre avenir et soucieux du bonheur de notre peuple. Ce bonheur peut revêtir des aspects multiples et des caractéristiques diverses selon la nature de nos aspirations, de nos désirs, selon notre état propre ; il peut être aussi bien une chose unique qu’un faisceau de mille choses, toutes également indispensables à sa réalisaton. Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre Dignité. Or, il n’y a pas de Dignité sans Liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’Homme et en fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la Pauvreté dans la Liberté la Richesse dans l’esclavage. Ce qui est vrai pour l’Homme l’est autant pour les sociétés et les peuples. C’est ce souci de Dignité, cet impérieux besoin de Liberté qui devait susciter aux heures sombres de la France les actes les plus nobles, les sacrifices les plus grands et les plus beaux traits de courage. La Liberté, c’est le privilège de tout homme, le droit naturel de toute société ou de tout peuple, la base sur laquelle les Etats Africains s’associeront à la République Francaise et à d’autres Etats pour le développement de leurs valeurs et de leurs richesses communes.

Monsieur le Président, ous me permettrez de rappeler un passage du discours que j’ai prononcé à l’occasion de la visite récente d’un Représentant du Gouvernement Français, M. Gérard Jaquet, ancien Ministre de la France d’Outre-Mer.

Notre option fondarnentale qui, à elle seule, conditionne les différents choix que nous allons effectuer, réside dans la décolonisation intégrale de l’Afrique : ses hommes, son économie, son organisation administrative, et, en vue de bâtir une Communauté Franco-Africaine solide et dont la pérennité sera d’autant plus garantie qu’elle n’aura plus dans son sein des phénomènes d’injustice, de discrimination ou toute cause de dépersonnalisation et d’indignité.

En effet, le monde évolue rapidement et les impératifs de la vie moderne posent avec brutalité le problème du choix entre la stagnation et le progrès, entre la division des peuples et leur union fraternelle, entre l’esclavage et la liberté, enfin entre la guerre et la paix.

Pour l’Afrique Noire d’influence française, ces problèmes doivent être abordés avant tout avec un esprit réaliste, compréhensif. Notre coeur, notre raison, en plus de nos intérêts les plus évidents, nous font choisir, sans hésitation, l’interdépendance et la liberté dans cette union, plutôt que de nous définir sans la France et contre la France. Et c’est en raison de cette orientation politique que nos exigences doivent être toutes connues pour que leur discussion soit facilitée au maximum.

D’aucuns en parlant des rapports franco-africains situent leur raisonnement dans le domaine économique et social exclusivement, et concluent fatalement, compte tenu du grand retard des pays sous-développés d’Afrique, par l’apologie de l’action coloniale de la France. Ces hommes oublient qu’au-dessus de l’économique et du social il y a une valeur autrement plus importante, qui oriente et détermine le plus souvent l’action des homrnes d’Afrique ; cette valeur supérieure réside essentiellement dans la Conscience qu’apportent les hommes d’Afrique à la lutte politique, tendant à sauvegarder leur Dignité et leur Originalité et libérer totalement leur Personnalité. Qui ne sait aujourd’hui que les drames douloureux enregistrés dans l’histoire coloniale française en Indochine et en Afrique du Nord sont interprétés aussi différemment selon que l’on donne la suprématie à l’économie, ou que le Droit à l’indépendance, le respect de la Dignité des peuples sont considérés comme les bases les plus solides de toute association de peuples différents !


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