"Le plan de bataille des financiers" contre la France
À quelques jours du premier tour de scrutin de la présidentielle, la
question se fait de plus en plus pressante. Le monde de la finance
va-t-il attaquer la France ? C’est ce que prédit Jean-Luc Mélenchon. Selon le candidat du Front de gauche,
les financiers vont se débarrasser de la dette française, quel que soit
le candidat élu, de droite comme de gauche. Conclusion : autant choisir
celui qui leur résistera, c’est-à-dire lui-même.
Dans une vidéo mise en ligne mercredi sur le site de l’émission de Daniel Mermet de France Inter, Là-bas si j’y suis,
les journalistes François Ruffin et Olivier Azam accréditent l’idée
d’une attaque de la finance face à laquelle François Hollande, favori
des sondages, serait obligé de céder. Ils affirment avoir découvert un
"véritable plan de bataille des financiers", en cas d’élection du
candidat socialiste. L’objectif ultime des marchés serait de se
débarrasser de notre bon vieux CDI. Rien que ça.
Savamment
mis en scène, le sujet exploite une note rédigée par le chef économiste
de Cheuvreux, le broker du groupe Crédit agricole Corporate and
Investment Bank.
Voir la vidéo :
Fantasme ou réalité ? Dans sa note de huit pages datée du 8 mars (ici au format PDF),
Nicolas Doisy s’essaie en fait à anticiper, pour ses clients
anglo-saxons, les conséquences de la probable élection du candidat
socialiste. François Hollande a "adopté une position ambiguë sur
l’austérité budgétaire et la réforme du marché du travail (...) pour des
raisons purement électorales", écrit-il. Mais cette "stratégie décevra à
coup sûr l’électorat populaire ou les marchés financiers puisqu’il est
impossible de réconcilier les deux".
Nicolas
Doisy mise visiblement sur une déception de l’électorat populaire :
"L’euro-pragmatisme de François Hollande devrait se réveiller sous la
menace d’une attaque sur la dette française liée à la colère des
partenaires européens de la France face à son inaction. (...) Dans le
pire des scénarios (mais pas le plus probable), les marchés le forceront
à un virage à 180 degrés comme en 1983." Nicolas Doisy ne voit pas
François Hollande résister à Angela Merkel, étant donné la situation de
l’économie française. Il en va de l’appartenance même de la France à la
zone euro, considère-t-il.
Des concessions factices
Pour
mieux faire passer la pilule auprès de la gauche du non au référendum
de 2005, les partenaires européens de la France seraient bien inspirés
"d’afficher quelques concessions sur la politique de croissance, même si
elles ne sont pas réelles". "Certaine d’échouer", une telle politique
ne serait en réalité qu’un cache-misère pour faire passer la pilule de
la libéralisation du marché du travail et des professions réglementées,
rendues indispensables par l’appartenance même de la France à la zone
euro. Et seule la contrainte extérieure peut forcer le Parti socialiste à
s’engager dans une telle voie, déjà empruntée par l’Allemagne, l’Italie
et l’Espagne.
L’analyse de l’économiste rejoint donc bien
celle de Jean-Luc Mélenchon, qui décrit Hollande en représentant de la
gauche molle prête à céder. Mais elle sert aussi Nicolas Sarkozy. Le
président sortant en a fait un de ses principaux arguments de campagne :
en cas d’élection de François Hollande, les marchés ne mettront pas
deux jours pour exprimer leur défiance à l’égard de la France.
Citoyens vous comprendrez pourquoi la Suède n’est pas concernée par ce fatras et l’arnaque Covid, elle n’est pas dans la Zone Euro, tout est dans la vidéo et dans l’article, c’est le début, vous comprendrez pourquoi Hollande et pourquoi Macron maintenant.