Covid-19 : face à la cinquième
vague, les pays européens commencent à se reconfiner.
Alors qu’en France, Emmanuel Macron à
demandé une nouvelle fois mardi aux Français à se faire vacciner
face au rebond de l’épidémie, la situation est particulièrement
inquiétante en Allemagne, en Europe centrale et en Europe
de l’Est. Parmi les contaminations, les non-vaccinés sont
surreprésentés, notamment dans les cas graves. Les gouvernements
resserrent la vis.
Au sein de l’Union européenne, la
Belgique, la Pologne, les Pays-Bas, la Bulgarie, la Croatie, la
République Tchèque, l’Estonie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie
sont en effet dans la catégorie de préoccupation la plus élevée,
selon la dernière évaluation des risques du Centre européen de
contrôle des maladies (ECDC) basé à Stockholm.
En moyenne dans l’UE, le nombre de cas
de Covid-19 quotidiens (sur les sept derniers jours) atteint le même
niveau qu’à la mi-avril, lors de la troisième vague, selon
CovidTracker.
L’Allemagne frappée à la veille des
marchés de Noël.
En Allemagne, alors que la saison du
carnaval vient d’être lancée et que les marchés de Noël se
préparent à ouvrir fin novembre, le pays est frappé de plein fouet
et doit se préparer à des "semaines et des mois
difficiles", a prévenu vendredi le président de l’institut de
veille sanitaire Robert Koch (RKI), plaidant pour durcir les
restrictions.
Les cas d’infection sont en effet
montés en flèche ces derniers jours dans de nombreuses régions du
pays. Face à cela, Lothar Wieler a tiré la sonnette d’alarme : "nous
devons partir du principe que la situation va continuer de s’aggraver
partout en Allemagne" et que cette évolution "ne pourra
pas être arrêtée sans de nouvelles mesures", a prévenu
le président de l’Institut Robert-Kochlors lors d’une conférence de
presse à Berlin.
"Nous avons devant nous des
semaines et des mois difficiles (...)", a-t-il martelé,
s’inquiétant d’une situation déjà tendue dans certains hôpitaux
qui souffrent de surcroît d’un manque de personnel soignant.
Il a plaidé pour une limitation des
contacts dans les lieux publics et exhorté les Allemands non
vaccinés à enfin sauter le pas. En Allemagne, où il n’y a pas
d’obligation vaccinale, environ 67,4% de la population a reçu deux
doses de vaccin, loin de 75% visés.
Le ministre de la Santé Jens Spahn a
de sont côté estimé qu’un nouveau confinement devait "au
moins au niveau régional rester une option possible (...)",
lors de la même conférence. Une réunion entre le gouvernement et
les chefs de régions, compétents en matière sanitaire, doit se
tenir jeudi prochain pour définir les mesures à prendre.
Vers un confinement des non-vaccinés
en Autriche ?
De son côté, le chancelier autrichien
Alexander Schallenberg prend des mesures plus radicales. Il a annoncé
vendredi qu’il attendait le feu vert du parlement dimanche pour un
confinement des personnes non vaccinées ou non guéries du Covid-19,
alors que le pays est confronté à une augmentation rapide des cas.
"L’objectif est clair : nous
voulons donner dimanche le feu vert à un confinement national pour
les personnes non vaccinées", a déclaré M. Schallenberg lors
d’une conférence de presse, sans préciser la date de l’entrée en
vigueur de la mesure.
L’Etat régional de Haute-Autriche et
la ville-Etat de Salzbourg, qui ont connu certains des taux de
contamination les plus élevés, ont déjà introduit ce confinement
à partir de lundi. Pour que la mesure s’applique à l’ensemble du
pays, elle devra être approuvée par le Parlement et par une réunion
des chefs de gouvernement régionaux au cours du week-end.
Le ministre de la Santé, Wolfgang
Mueckstein, a par ailleurs annoncé vendredi qu’il allait ordonner la
vaccination obligatoire du personnel de santé. Quelque 64% de la
population a reçu les deux doses de vaccin en Autriche, ce qui est
inférieur à la moyenne européenne de 67%. Le chancelier autrichien
Alexander Schallenberg a qualifié ce taux de vaccination de
"honteusement bas". À ce jour, plus de 11.640 personnes
infectées par le nouveau coronavirus sont décédées dans le pays
de 9,8 millions d’habitants.
Premier "confinement partiel"
aux Pays-Bas.
De plus, les Pays-Bas sont également
frappés par une nouvelle vague de contaminations. Face à cette
situation, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte doit annoncer
vendredi de nouvelles mesures de restriction, dont l’introduction du
premier "confinement partiel" de cet hiver en Europe
occidentale.
Parmi les mesures attendues, et
qui dureront trois semaines, les bars, les restaurants et
les magasins non essentiels devraient fermer à 19H00 locale tandis
que le télétravail devrait être favorisé, selon les médias
locaux. Les écoles devraient toutefois rester ouvertes et les
sorties hors du domicile autorisées.
Nouvelles restrictions en Norvège.
Un peu plus au nord, la Norvège va
également réintroduire des restrictions anti-Covid au niveau
national, en autorisant notamment les communes à avoir recours au
pass sanitaire, a annoncé le gouvernement vendredi. Le pays
scandinave, qui avait levé toutes ses restrictions fin septembre, va
également proposer une troisième dose de vaccin pour tous les plus
de 18 ans, en excluant toutefois des confinements et des mesures
drastiques.
Durcissement du dispositif en Islande
Enfin, en Islande, moins d’une semaine
après avoir réintroduit des mesures restrictives, le gouvernement a
annoncé vendredi un nouveau durcissement de son dispositif, en
vigueur dès minuit, face aux records d’infections au Covid-19 ces
derniers jours.
La limite des rassemblements publics
est abaissée de 500 à 50, la jauge dans les piscines et salles de
sport est désormais fixée à 75% de la capacité maximale et
l’horaire d’ouverture des bars, restaurants et discothèques est à
écourtée d’une heure supplémentaire, avec une fermeture à 22H00.
En vigueur pour au moins trois
semaines, ces mesures sont les plus contraignantes depuis mai.
En Islande, les restrictions instituées
entre samedi et mercredi dernier, relativement clémentes, n’ont pas
eu l’effet escompté : le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a battu
un record quotidien entre lundi et mercredi. Au total, 748 personnes
ont été diagnostiquées positives au Covid-19 depuis le
début de la semaine, du jamais vu.
L’île nord-Atlantique espère
également administrer une troisième dose du vaccin à 160.000
personnes d’ici la fin de l’année. "C’est un effort
considérable que nous déployons et, d’après les connaissances des
meilleures experts, c’est probablement le chemin vers une sortie de
l’épidémie", a affirmé la ministre de la Santé Svandis
Svavarsdottir.
Près de 36.000 Islandais ont déjà
reçu une dose de rappel selon le site officiel des autorités
sanitaires, notamment ceux vaccinés avec le vaccin unidose Janssen,
alors que 89% de la population âgée de plus de 12 ans est
entièrement vaccinée en Islande.
https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/covid-19-face-a-la-cinquieme-vague-les-pays-europeens-commencent-a-se-reconfiner-896290.html