@beo111
J’ai un peu
de peine à suivre vos explications, ma réponse sera peut-être maladroite. La
diglossie fonctionnait bien, jadis, quand les mondes artistos/tiers-état et
bourgeois/prolétaires étaient bien séparés, avec des lieux d’entre-soi
relativement étanches.
L’irruption
de la tévé (et déjà la radio) dans la vie domestique, permet au langage détenu
par le bourgeois d’écraser celui populaire. Même si le langage bourgeois s’encanaille
avec celui populaire, c’est pour le resservir à sa manière. Les séries
policières mise à part (donc avec crimes et délits), les films entre gens
populaires sont extrêmement très rares. Et quand ils le sont, c’est pour se
foutre de leur gueule, jamais pour décrire leur dignité. J’ai en tête comme exceptions « La
vie rêvée des Anges », de Zonca, « Ressources humaines » de
Cantet… La liste n’est vraiment pas longue, ou alors il faut chercher dans les
anciens films.
Je parlais
plutôt de novlangue : l’ensemble des procédés linguistiques visant à
empêcher l’expression et la pensée contre l’autorité représentant l’Etat.
Un procédé
auquel Orwell n’avait pas exactement pensé, c’est la fameuse V.O., qu’on ne
peut pas contester, sinon, c’est « complotiste ». Un procédé importé
des US vers 2002. Et ça, c’est fortiche. Les « courts-circuits » qui
font une douleur cognitive à la tête, quand on pense « pas comme il faut »,
c’est assez récent. Et je ne suis pas « anti-complotiste » non plus,
c’est juste que ce concept est du bullshit qui dessert la langue, instrument de
pensée. Ce concept est un instrument de torture cognitive : la raison doit avoir
pour boussole la vérité (ou l’évidence) et non le pouvoir (ou la V.O.).
Le docteur en philologie Joseph Goebbels avait pigé pas mal de trucs.
Nous ne
voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le
vocabulaire de telle façon qu’ils ne puissent plus exprimer que nos idées.
Le jour
où les mots n’auront plus de sens, nous aurons gagné.