• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de TchakTchak

sur Ukraine-Russie : A quoi ressemblera la paix


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

TchakTchak 9 avril 2022 08:47

Merci, bonne synthèse de Benoit Odile et Rémi Lebrun.

 

La carte à 16 :30 est la clé pour comprendre ce qui s’est passé en Ukraine depuis la chute du Mur : deux populations aux tropismes géographiquement opposés vers l’Ouest et l’Est, du fait de leurs passés qui ont formé ces régions et de leurs cultures qu’elles en dégagent. Et si y on plante le dard, ces populations ont de réels motifs historiques à s’écharper : les épurations bandéristes contre l’Holodomor stalinien.

Le Maïdan est une réplique de la Révolution Orange de 2004, qui contestait déjà l’élection de Viktor Yanoukovytch, appuyé par le Kremlin, l’allié historique, pour finalement élire Viktor Iouchtchenko, appuyé par le soft power et le financement de Washington. Ledit Yanoukovytch ayant été remis en selle aux élections présidentielles suivantes. Un peu comme l’eau qu’on secoue dans une bassine, si on met les US et la Russie de chaque côté pour amplifier le balancement, ça finit par sortir du récipient, ou du pays.

 

Concernant le « choc libéral », ou ce qu’on a appelé la « thérapie de choc », sous Elstine, les pays de l’ex bloc soviétique n’ont en effet pas bien compris ce qui s’est passé durant les années 90. Ces pays ayant été « congelés » par le régime depuis le traité de Yalta, ils attendaient les lumières occidentales qui dataient des théories de la relance de Keynes et du plan Marshall. Sauf qu’entretemps, l’école de Chicago et le néoconservatisme ont pris la place. Les programmes d’ajustements structurels consistant à vendre (brader) les actifs d’un pays pour apurer les dettes, -comme en Grèce-, n’ont rien à voir avec les prêts de relance, de grands chantiers et d’investissements du plan Marshall qui ont contribué aux 30 Glorieuses en France. Sans compter que ces pays ne s’appartiennent plus : après ces grandes braderies, le pouvoir financier à pris la place de celui politique, pour agir sur l’économie.

Il n’y a pas que la Russie qui a subi l’arrêt brutal de la croissance démographique, consécutif à la chute de natalité, aux famines et à la réduction de l’espérance de vie : ce sont tous les pays du pacte de Varsovie qui l’on subi avec cette même « thérapie de choc ». En passant, c’était le programme de Fillon et c’est Macron qui le met en œuvre.

Si Iegor Gaïdar, l’artisan de la thérapie de choc est unanimement détesté par les Russes, le théoricien est Jeffrey Sachs, à qui l’UNICEF lui impute 3,2 millions de morts en Russie.

 

Odile & Lebrun parlent de l’Eurasie comme pont des continents du monde : c’est une évidence géographique, il suffit de regarder une carte et le placement des terres émergées. Mais c’est très exactement et obsessionnellement ce que Washington a toujours constamment refusé, au moins depuis le début du siècle dernier (en tout cas Roosevelt), et avant, la thalassocratie britannique. Toute la géopolitique du monde s’explique à partir de ce Grand Jeu contre le Hearthland qui rassemble l’Europe et l’Asie, et ainsi le reste du monde. Et maintenant, c’est l’UE, elle-même, qui bloque cette logique géographique, alors qu’elle aurait été la bénéficiaire privilégiée dans cette Eurasie. Ben, tant pis pour nous, hein…


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès